Algérie

Pacage illicite de la steppe


Désordre à Z?malet El Emir Abdelkader La situation reste préoccupante quand on sait qu?en face de ce légalisme dont font preuve les autorités locales, les contrevenants à l?ordre en viennent à brandir des armes pour empêcher toute velléité d?interdiction. Une véritable guerre oppose depuis des semaines élus, responsables locaux et services de sécurité de la daïra de Ksar-Chellala, notamment dans la commune de Zmalet Emir Abdelkader, 160 km à l?est du chef-lieu de wilaya, à certains éleveurs venus depuis la région de Djelfa pour faire paître des milliers de têtes d?ovins sur des mises en défens, préalablement travaillées pour leur régénérescence, par l?APC en collaboration avec le HCDS (haut commissariat du développement de la steppe). La situation reste préoccupante quand on sait qu?en face de ce légalisme dont font preuve les autorités locales, les contrevenants à l?ordre en viennent à brandir des armes pour empêcher toute velléité d?interdiction. Situation inquiétante pour laquelle ni les services de l?APC, ni les services agricoles et forestiers, en plus des agents du HCDS et gendarmes ne semblent maîtriser du fait, diront certaines sources locales, du scandale des supposés appuis qu?ont ces éleveurs ayant pignon sur champs. L?un d?entre eux s?affuble même du titre de parent d?un puissant ex-responsable de l?Etat. Questionnés sur le sujet, le chef de Daïra de Ksar-Chellala, le maire, le DSA ainsi que des agents du HCDS confirment ce bras de fer qui ne dit pas son nom. Le chef de Daïra nous a d?ailleurs clairement fait savoir que « ces gens sont armés et bien que chassés durant le jour, ils retournent la nuit où il devient risqué de jouer avec la vie de ceux qui luttent implacablement contre ce phénomène récurrent dans cette partie du territoire ». Le P/APC de la commune de Z?malet El Emir Abdelkader parle du « dépeçage de la totalité des 3 000 ha de la mise en défens au lieu dit Ghamadha par un éleveur de la région de Djelfa, qui continue avec pas moins de 3 000 têtes d?ovins de hanter les lieux ». Un lourd préjudice qui ferait perdre l?une des rares ressources financières de cette déshéritée commune située aux fins fonds de la wilaya. Conflit latent Avec Ghamadha, il y a les deux autres mises en défens de 10 800 et 7 900 hectares chacune (Mehata, Benchouat et Ouled Arbia), qui sont difficiles à contrôler et c?est dire la gravité de la chose dans ces vastes étendues steppiques de la wilaya, où beaucoup d?encres et de salives continuent de couler bien que certaines affaires, dont l?enquête établie par les services de la gendarmerie du côté de Sidi Abderahmane, essentiellement, vient d?être ficelée, selon une déclaration du responsable du commandement de la gendarmerie, le colonel Tewfik Mekhalfa, en marge d?un point de presse sur le bilan 2007. Cette situation de conflit latent dure depuis le 3 novembre dernier et sa gestion par les autorités locales reste qualifiée par certains de laxiste au profit de personnes imbues de leur aura supposée mais qui fait dire au chef de Daïra que « notre approche vise à éviter un bain de sang », d?où « la sagesse et les remises à l?ordre en attendant la saisine de la justice ». Devenue une véritable chasse gardée où il est enregistré en plus du pacage et des labours illicites, jusqu?à la chasse de l?outarde, du lièvre et même de la caille, il devient à l?évidence vain de parler de développement de la steppe, du moins, tenter une explication rationnelle à même de situer la donne socioéconomique, voire écologique. Cela relève d?une gageure à l?aune de polémiques qui enflent entre différentes fratries de ces contrées reculées, à la fois sources de richesses pour les sans lois mais d?inquiétude sur la biodiversité et sur la raison d?être de ces populations nomades. Il y a au demeurant des signes avant-coureurs qui ne trompent pas. L?avancée du désert est inexorable sans être une fatalité, expliqueraient les scientifiques qui ont été jusqu?à consacrer plusieurs séminaires et colloques. Des efforts financiers considérables au-delà des scandales tus ou révélés sont pourtant injectés par l?Etat via les services agricoles, ceux des forêts et surtout le HCDS. Efforts financiers considérables injectés pour infléchir le cours et permettre la régénération des espèces apparemment vouées à l?échec tant restent gros les enjeux et l?emprise telle une pieuvre tentaculaire de cette maffia sans foi ni loi. Jusqu?à quand ?
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