Algérie

Ovni dans le ciel d'Alger



Ovni dans le ciel d'Alger
« L'Etoile d'Alger » de Rachid Belhadj, voilà un film projeté il y a quelques jours et qui aura sûrement un destin aussi bref que celui d'une étoile filante. Celle-ci strie lumineusement le ciel, avant d'aller se perdre dans l'immensité opaque du cosmos. Nos films ont une trajectoire, tout aussi fugace. Si presque tout le monde se rappelle de « Chronique des années de braise » de Mohamed-Lakhdar Hamina, bien malin celui qui citera ne serait-ce que le titre de son dernier film projeté l'an dernier à El Mougar. Depuis, « Crépuscule des ombres » a rejoint la longue liste des films que peu de gens auront vus. On organise des premières, le réalisateur tout content présente son film devant les journalistes. Puis en soirée, il cherchera à séduire spectateurs « invités », presque toujours les mêmes. Et les autres ' Le réseau de la cinémathèque, comme en ce moment pour le « Puits » de Lotfi Bouchouchi, ou Youtube viennent parfois à la rescousse. Ils permettent à certains films d'atteindre le public notamment dans les villes de l'intérieur. Ce fut le destin un peu enviable de « L'Oranais » de Liès Salam ou de « Fatma N'soumeur » de Hadjadj. Autrement, l'un et l'autre seraient des sortes d'Ovni apparus au-dessus d'Alger.Un serpent à sept têtesLa quasi-disparition des salles de cinéma dans l'univers urbain de notre pays explique pour une large part cette situation. Même dans la capitale, celles où une projection peut avoir lieu dans des normes respectables se comptent sur les doigts de la main. Dans les quartiers périphériques, centre de gravité de la vie sociale, aller au cinéma ne fait pas partie des besoins et pour la majorité des élus ou gestionnaires, l'ouverture de salles ne revêt en rien un caractère urgent ou important. Comparaison n'est certes jamais raison mais nous sommes très loin d'un pays comme la Chine avec une moyenne de 22 écrans installés chaque jour (8.035 au total) en 2014.Lors d'un passage récent à Bejaïa, le ministre de la Culture a fait état de négociations avec un partenaire franco-belge afin de restaurer certaines salles. « L'opération sera conduite de façon progressive. Elle concernera d'abord Alger, Oran et Sétif et sera étendue ultérieurement à d'autres centres urbains dont Bejaïa », a-t-il précisé. Mais ce dossier ressemble au serpent à sept têtes qui réapparaît chaque fois. Entre-temps, des salles comme « l'Afrique » ou « l'Algeria », El Khayam pour ne citer que le c?ur de capitale ont connu de semblables opérations qui n'ont rien changé. La réouverture ou la réfection ne paraissent pas suffisantes sans un réseau de distribution en amont. Avec la diffusion de quelques films tous récents comme « The Revenant » ou le dessin animé « Zootopie », quelques « happy few » ont renoué avec la magie du cinéma. « Un peu comme si une faible lueur clignote dans la nuit », dit un spectateur qui avec ses deux enfants a déboursé 1.800 DA. C'est le réflexe d'aller voir un film qui a disparu, estime un comédien qui a tenu un rôle secondaire dans « Omar Gatlatou ». Il évoque les années 70 et 80 où des affiches de films étaient visibles en ville et où la sortie d'un film national ne passait pas inaperçue. « On connaissait alors davantage les ténors du néo-réalisme italien, les acteurs algériens ou étrangers que le plus obscur des imams qui sont les vedettes de notre époque », soupire-t-il. La jeunesse avait des modèles d'identification dans cet univers et dans celui de la chanson.Tout cela n'a pas totalement disparu et des vedettes de la scène sans compter les footballeurs sont toujours admirés ou imités. Néanmoins, la découverte d'autres horizons, à travers surtout les chaînes satellitaires, les DVD qui se vendent parfois sur les trottoirs a quelque peu « ringardisé » le cinéma qui a nourri l'imaginaire « des 50 ans et plus ». Sans qu'un autre vienne encore combler le vide. Il existe ailleurs que dans les salles qui ont perdu tout attrait




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