Algérie - Ouzellaguen

Ouzellaguen (Béjaïa) - Quand «Ighzer Amokrane» fait des siennes





Ighzer Amokrane, littéralement «Le grand ruisseau», traverse de part en part l’agglomération éponyme, qui est par ailleurs chef-lieu de la commune d’Ouzellaguen.

Il a suffi d’une seule nuit copieusement arrosée par des hallebardes pour que le cours d’eau se réveille de sa longue torpeur. C’est ce qui s’est passé au cours du récent épisode pluvieux. Une crue d’une rare violence a fait déborder le ruisseau de sont lit. Des pans de remparts en gabions emportés. Des vergers situés à proximité des berges inondées et dévastées. Des arbres déracinés. Une passerelle piétonne enjambant le cours d’eau et qui servait de raccourci pour accéder vers le stade communal et d’autres installations sportives n’a pas résisté à la furie des eaux.

Les riverains ont passé une nuit d’épouvante et de psychose.

«On l’a échappé belle. Au final, la nature finit toujours par reprendre ses droits. Hélas, on a tendance à l’oublier», a-t-on susurré.

On s’est senti si petit, si impuissant devant le déchaînement des éléments. On s’est aussi rendu à l’évidence que l’on n’agresse pas impunément un milieu naturel en le transformant en réceptacle de tous les rejets et en vide poubelle. On s’est même permis, suprême offense, d’empiéter sur le parcours du ruisseau.

Dans la zone de dépression formant le lit majeur de l’Oued, des haies, des clôtures, des parcs autos et même des constructions en dur ont été érigés au mépris du bon sens. Le cours d’eau est, par ailleurs, truffé de buissons, d’arbustes et d’arbres différenciés. Autant d’obstacles à l’écoulement des eaux.

Pour imprévisible qu’indomptable qu’il soit, cet événement est largement imputable à l’action anthropique. Il a sonné comme un coup de semonce. Il reste à espérer qu’il agisse comme un électrochoc en provoquant un sursaut de conscience.


N. M.




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