Algérie

Ouyahia signe le déclassement du terrain: Feu vert pour l'usine Peugeot de Tafraoui


Le décret exécutif n° 18-236 du 8 octobre 2018, paru dans le dernier Journal officiel n°59 et signé par le Premier ministre, acte définitivement le déclassement de la parcelle de terre agricole, d'une superficie de 120 ha, destinée à la réalisation de l'usine de montage du groupe automobile PSA (Peugeot-Citroën), dans la commune de Tafraoui. Cette décision prise par Ouyahia, sur le rapport conjoint des ministres de l'Intérieur, de l'Agriculture et de l'Industrie, officialise les informations rapportées par la presse en août dernier qui indiquaient que le ministère de l'Industrie et des Mines avait informé le constructeur français et ses partenaires algériens de la décision du gouvernement de délocaliser le projet à Tafraoui. Pourtant, début juillet, en visite à Alger, M. Quémard, le directeur de la région Mena du groupe PSA n'avait fait aucune allusion au changement de l'assiette foncière du projet. Dans une interview donnée au ‘Quotidien d'Oran', l'ambassadeur de France en Algérie, et à une question sur l'existence d'un problème du terrain qui devait abriter l'usine de Peugeot, avait botté en touche, se contentant de nous renvoyer aux déclarations de Quémard. «Il est venu à Alger et à Oran et il a déclaré dans une conférence de presse avoir confiance», répond-il. Il précise, pour autant, qu'il pense «que c'est un problème d'expropriation», laissant encore le soin au dirigeant de PSA «qui est venu à Alger, qui a vu le ministre de l'Industrie, qui est venu à Oran et qui a eu différents contacts» de se prononcer. Initialement, l'usine algérienne du constructeur français devait être implantée à El Hamoul, dans la commune d'El Kerma, à 18 km à l'est d'Oran, non loin des installations de Renault. Le nouveau terrain, lui, est situé à une dizaine de kilomètres au sud de la localité d'El Hamoul. Rappelons que le propriétaire de l'assiette destinée à l'usine, Hadj Lazhari, avait enflammé la toile en lançant, à travers une vidéo, un appel aux plus hautes autorités de l'Etat afin qu'elles interviennent pour lui rendre justice. En dépit des engagements des Autorités locales, il n'avait pas, avait-il déploré, encore reçu le moindre centime à titre d'indemnisation. Au-delà de la complainte de l'agriculteur, la vidéo avait soulevé la problématique du détournement des terres agricoles de leur vocation et entraîné l'intervention du ministre de la Justice, Tayeb Louh. Le 13 mai dernier, à partir du Sénat, le garde des Sceaux avait qualifié l'atteinte aux terres agricoles de «crime grave» et annoncé que la justice avait été saisie. «Il ne s'agit pas là de la première affaire traitée par la justice algérienne», a-t-il dit, en notant que plusieurs dossiers ont été traités, ces dernières années. La polémique enfle après les déclarations du Premier ministre qui affirmait que l'assiette foncière en question n'est pas à vocation agricole. «Ce n'est pas une terre agricole. Ce sont juste quelques épis qui ont poussé après les chutes de pluie et le propriétaire en a profité pour actionner les choses», avait déclaré Ahmed Ouyahia, lors d'une conférence de presse. Des agriculteurs d'El Hamoul ont tenu à répondre au Premier ministre en affirmant, pour leur part, que «ces terres sont bel et bien à vocation agricole».
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