Ouyahia reçoit les chefs d’entreprises jeudi

Les propositions du FCE Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui recevait jeudi dernier une délégation du Forum des chefs d’entreprises (FCE), conduite par Rédha Hamiani, a mis l’accent sur «l’importance que le gouvernement leur accorde et les espoirs que l’Algérie fonde en eux pour la construction d’une économie solide et diversifiée».  Ouyahia n’a pas manqué d’expliquer, à cette occasion, le rôle des entrepreneurs nationaux dans «la construction d’une économie solide et diversifiée dans le cadre de la libéralisation de l’initiative et de l’ouverture sur l’économie mondiale que notre pays a choisies». Les représentants du FCE n’ont pas manqué, de leur côté, d’exprimer des revendications allant dans le sens des propos du chef du gouvernement. Evoquant les obstacles à l’investissement, les hôtes de la chefferie du gouvernement ont clairement énuméré les lenteurs auxquelles ils font face. «Depuis vingt ans, il y a eu des privatisations, d’importantes restructurations, un programme d’ajustement structurel, mais les autorités ont choisi de procéder avec prudence, afin d’atténuer les conséquences sociales de cette libéralisation. Le processus est pourtant irréversible. On ne reviendra ni sur la liberté du commerce, ni sur celle des transferts monétaires, ni sur celle des prix», ont-ils expliqué à ce sujet. Parlant du secteur bancaire, les membres du FCE ont indiqué à Ouyahia qu’il est «en pleine privatisation, de nouvelles règles sont adoptées, de même que pour la fiscalité appliquée au secteur des call centers qui a été sensiblement allégée». Evoquant le marché algérien, les membres du FCE ont noté que «le marché est important. 70% des Algériens ayant moins de 30 ans, l’économie est tournée vers la consommation et la satisfaction des besoins essentiels. Deux moteurs qui bénéficient d’une conjoncture favorable puisque la croissance est de retour et que le gouvernement a remboursé sa dette extérieure. Beaucoup d’argent est consacré à la réalisation d’infrastructures, notamment dans les transports et le BTP». Par ailleurs, les hôtes d’Ouyahia ont exprimé la disponibilité du FCE à participer à toute rencontre susceptible d’aider à trouver une solution à l’inflation des prix et à ses retombées sur le pouvoir d’achat du citoyen. A cet effet, le FCE a formulé quatre propositions au gouvernement. A ce sujet, il a suggéré d’intervenir par une «action sur la parité du dinar», soit une réévaluation de la monnaie nationale, de façon à diminuer le coût des produits importés. Le forum a noté que «les importateurs algériens subissaient de plein fouet la décote actuelle du dollar par rapport à l’euro, le dollar étant considéré comme la principale monnaie d’échange de l’Algérie». Cette proposition prend toute son importance pour le FCE d’autant plus qu’à son avis, «60% des importations algériennes sont effectuées dans la monnaie européenne», est-il noté. Pour rappel, cette proposition a été, à maintes reprises, discutée lors des rencontres économiques sans pour autant que l’Etat prenne acte, puisque les économistes estiment que «la réévaluation du dinar ne peut se faire actuellement en Algérie car les hydrocarbures représentent plus de 90% des exportations nationales. Samira Illoul