Algérie

Ouyahia pour le retour à l'application de la peine de mort CONTRE LES KIDNAPPEURS, LES TRAFIQUANTS DE DROGUE ET LES AUTEURS DE DETOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS



De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati

L'ex-Premier ministre et secrétaire général du Rassemblement national, démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, s'est déclaré, hier vendredi, pour le rétablissement de la peine de mort en Algérie où, même si elle n'est pas abolie officiellement, cette sentence n'est pas appliquée depuis l'année 1993. S'exprimant devant les militants de son parti regroupé dans la grande salle de spectacle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, de Tizi Ouzou, Ahmed Ouyahia a précisé que la peine de mort doit être appliquée aux preneurs d'otages, allusion aux dizaines de kidnappings qui ont eu lieu dans cette wilaya, aux gros trafiquants de drogue ainsi que ceux qui se rendent coupables de grands détournements de deniers publics, qu'il a chiffrés en milliards. Ouyahia ne citera que ces trois cas de figure pour lesquels il réclame la fin de la suspension de l'application de la peine de mort, omettant de citer les auteurs des violences contre les enfants, qu'il avait inclus auparavant dans la catégorie contre laquelle la peine de mort doit être prononcée et appliquée. Et, pour conforter sa position, l'ex-Premier ministre rappellera l'épisode du kidnapping du fils d'un responsable de la Banque nationale d'Algérie durant les années soixante-dix. Un épisode qui a pris fin avec la libération de l'otage, l'arrestation des auteurs du kidnapping qui réclamaient une rançon, leur condamnation à mort et leur exécution. Pour Ouyahia, c'est cette exécution qui a «découragé» d'éventuels kidnappeurs.Sur un autre registre, Ahmed Ouyahia a mis en garde contre la dépendance au pétrole de l'économie nationale, établissant un lien entre cette question et la crise économique mondiale qui touche tous les pays, notamment européens. «La crise mondiale va durer et elle risque de se répercuter sur la demande mondiale en hydrocarbures», a averti l'orateur, qui a suggéré de saisir l'opportunité de la prospérité financière pour édifier une économie moins dépendante du pétrole. «Sans Hassi Messouad, Hassi Berkine'on aurait exporté les figues sèches et l'huile d'olive», ironisera-t-il, non sans inviter les Algériens à ne pas lâcher prise et à ne pas être éblouis par les nombreuses visites de personnalités étrangères «qui ne viennent pas par amour des Algériens mais pour le carnet de chèque algérien».Dans son intervention devant les militants de son parti, l'ex-Premier ministre n'a pas manqué de rejeter l'idée selon laquelle «rien n'a été fait en Algérie», défendue par certains acteurs politiques, algériens. Il donnera des exemples de réalisation de 1962 à nos jours, comme les infrastructures de base, les routes, les zones d'activités et industrielles, et à chaque exemple, il présente la réalité du lendemain de l'indépendance pour la comparer avec celle d'aujourd'hui, soit au niveau national, soit au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. «Il faut semer l'espoir et cesser de décourager les citoyens en présentant un tableau noir de la situation de notre pays», a déclaré Ahmed Ouyahia, qui défend le bilan des pouvoirs publics qui «ont fait de nombreuses réalisations même s'il reste encore des choses à faire».Qualifiant les assemblées communales de «clés de la paix et de la prospérité», le patron du RND a exhorté les candidats de son parti pour les élections locales de jeudi prochain, à respecter trois critères, une fois élus dans les assemblées locales : la crédibilité, la solidarité et l'action dans le cadre de la loi. Pour lui, la question de la réforme institutionnelle, défendue notamment par le FFS (régionalisation) et le RCD (refondation), ne se pose pas. «Il y a seulement un besoin d'appliquer les textes de lois» a souligné Ahmed Ouyahia.


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