Algérie

Ouyahia pointe de nouveau des manoeuvres politiciennes


Ahmed Ouyahia est de nouveau revenu hier en pointant du doigt des "manoeuvres politiciennes"qui se "multiplient actuellement", en tentant, selon lui, de "déstabiliser le front social".Ahmed Ouyahia est de nouveau revenu hier en pointant du doigt des "manoeuvres politiciennes"qui se "multiplient actuellement", en tentant, selon lui, de "déstabiliser le front social".
Ces "manoeuvres sont liées aux échéances politiques de l'année prochaine. Elles vont donc se poursuivreet le pays aura besoin de forces àmême de s'opposer à ces manoeuvres.
Le RND compte s'engager dans cette résistance",
écrit Ouyahia dans un message adressé aux militants et aux militantes de son parti à l'occasion du 21e anniversaire de sa créat i o n . "Nous plaçons toujours l'Algérie au-dessus de toute logique politicienne ou partisane car nous sommes venus sur la scène politique à un moment où l'enjeu était la survie de la patrie", soutient Ouyahia dans ce message publié sur le site internet du parti.
Selon lui, "(...) l'Algérie, qui est notre
cause prioritaire, nous interpelle pour être plus forts et plus efficaces à son service, tant les défis et même les menaces s'accumulent sur notre
Patrie. Il en est ainsi des difficultés financièresgénérées par la chute des prix du pétrole.Aujourd'hui, notre pays vit partiellement àcrédit et il devra rétablir ses équilibresfinanciers durant les cinq prochaines années, ce qui nécessitera des réformes. Ces réformes exigeront des voix patriotiques pour les expliquer et les défendre surtout face aux surenchères démagogiques et politiciennes. Le RND s'engagera dans cette oeuvre de sensibilisation", soutienti l . "Il en est de même enfin, s'agissant des tensions qui persistent à nos frontières avec le flux d'armes qui en provient et le flux de drogue qui en arrive. Sans aucune exagération, il est permis de dire que tout cela menace la sécurité nationale. Notre armée et nos services de sécurité sont enmesure de protéger le pays, mais leur action a besoin d'un accompagnement politique et d'une sensibilisation de la société.
Le RND compte assumer sa part", ajoute-t-il encore. Par ailleurs, Ouyahia rappelle le parcours du parti, rend hommage à l'ex-présidentLiamine Zeroual et au défunt, AbdelhakBenhamouda, un des fondateurs du RND,et réitère son soutien au président Bouteflika et aux réformes. "Nos programmes et nos prises de positions militent pour les réformes car nous avons connu amèrement le prix du populisme et de la fuite en avant, et nous ne voulons pas voir notre pays retourner aux affres de l'effondrement financier et de la conditionnalité extérieure. Telle est donc notre matrice originelle à laquelle nous demeuronsfidèles et qui prouve chaque jour toutesa pertinence".Appelant ses militants à plus d'efforts, Ouyahia prédit de meilleursrésultats auparti en 2022.
Constant dans ses propos
Attendu par tous dans un contexte social et politique très tendu, le discours d'Ahmed Ouyahia à Biskra avant -hier, vendredi, n'a laissé personne sur sa faim. Certes, c'est le secrétaire général du RND qui a parlé, mais le ton et les rhétoriques utilisées sont celles d'un Premier ministre droit dans ses bottes, décidé à maintenir le cap de l'austérité et surtout de la fermeté vis-à-vis de l'agitation du front social. Le temps d'un meeting partisan de quarante minutes, on a retrouvé le Ouyahiades années 90, plus soucieux de préserverla bourse de l'Etat que de soigner sa popularité, quitte à assumer toutes "les sales besognes".
L'Algérie a "beaucoup gaspillé"
L'Algérie a "beaucoup gaspillé" jusque-là,et il est temps que l'Etat, et donc le peuple, adopte un train de vie que permettent ses moyens. La situation ainsi résumée, il assène aux médecins, enseignants et autres corporations qui portent des revendications socioprofessionnelles, qu'il n'avait rien à offrir, sauf le conseil de mettre immédiatement un terme aux débrayages. C'est ànprendre ou à laisser.Dans son discours, Ouyahia n'a pas peutêtre pas usé de menaces directes à l'encontre des frondeurs, mais certains mots prononcés sont plus que durs, frisant la provocation : des "pirates" qui font grève et qui dispensent "des cours privés dans des garages à 500 dinars l'heure, le train de l'anarchie qui peut nous mener à l'irréparable"...
Ce durcissement de la position du gouvernement était déjà perceptible il y a une dizaine de jours lorsque les ministres de la Santé et de l'Education sont allés à des mesures extrêmes en procédant à des ponctionssur les salaires des grévistes et mêmeà des radiations définitives.
Avant eux, c'était le MDN qui avait asséné ses vérités retraités de l'armée, les accusant de"tromper l'opinion publique". Depuis lede ces mouvements de protestation,presque aucune concession réelle n'a été faite aux syndicats, mis à part les quelquespropositions d'aménagement du service civil, d'ailleurs toutes rejetées par les médecins résidents. Ce week-end, le chef de l'exécutif aconfirmé qu'il s'agit bien d'une stratégie concertée au niveau du gouvernement qui y voit la seule manière efficace de contenir le feu de la contestation.
Le cap de la fermetéet de l'inflexibilité est définitivementpris. Et pas que, semble-t-il, vis-à-vis desseules revendications sociales. Louisa Hanoune, qui a appelé une énième fois à l'élection d'une assemblée constituante,s'est vu rabrouée sans ménagement.Quant à son initiative, Ouyahia la qualifie de "retour à zéro". Encore des motsdurs. Syndicats ou partis de l'opposition, lePremier ministre n'a peur de personne.
Comme au poker, soit il est sûr de ses cartes, soit il bluffe. Quoiqu'il en soit, l'équation presque insoluble de maintenir l'équilibre budgétaire dans un contexte marqué par une chutesensible des revenus pétroliers tout en s'épargnant un mécontentement social, ne lui laisse guère le choix. "L'Algérieconnaît des difficultés financières" qui l'ont contrainte à "arrêter la construction des écoles et à geler des projets. Pis, lepays vit aujourd'hui à moitié à crédit", allusion à la planche à billets. Il le reconnaîtd'ailleurs, c'est cette parade du financement non conventionnel de l'économiequi a permis au pays de tenir le coup. Pasquestion donc de continuer à "gaspiller" etplus de place aux "abus", pour reprendre ses propres termes. Autrement dit, l'Etat ne dépensera plus aucun centime supplémentaire pour son fonctionnement, donc pas d'augmentation des salaires.
Ahmed Ouyahia sait d'expérience que la moindre concession en ces temps d'érosion du pouvoir d'achat sera un mauvais signe aux revendications mises en veilleuse et lerisque d'embrasement général n'est jamaisloin. Et là, il le sait aussi, toutes les posturesde fermeté ne seraient d'aucune utilité.La seule voie de sortie qui reste pour l'exécutif est de tenter d'avoir à l'usure les différents mouvements qui agitent le front social depuis plusieurs mois. Reste à savoir de quelle oreille l'entendront le Cnapeste, le Camra et les autres qui euxnon plus, n'ont jusque-là pas montré lemoindre signe de flexibilité.
Ces "manoeuvres sont liées aux échéances politiques de l'année prochaine. Elles vont donc se poursuivreet le pays aura besoin de forces àmême de s'opposer à ces manoeuvres.
Le RND compte s'engager dans cette résistance",
écrit Ouyahia dans un message adressé aux militants et aux militantes de son parti à l'occasion du 21e anniversaire de sa créat i o n . "Nous plaçons toujours l'Algérie au-dessus de toute logique politicienne ou partisane car nous sommes venus sur la scène politique à un moment où l'enjeu était la survie de la patrie", soutient Ouyahia dans ce message publié sur le site internet du parti.
Selon lui, "(...) l'Algérie, qui est notre
cause prioritaire, nous interpelle pour être plus forts et plus efficaces à son service, tant les défis et même les menaces s'accumulent sur notre
Patrie. Il en est ainsi des difficultés financièresgénérées par la chute des prix du pétrole.Aujourd'hui, notre pays vit partiellement àcrédit et il devra rétablir ses équilibresfinanciers durant les cinq prochaines années, ce qui nécessitera des réformes. Ces réformes exigeront des voix patriotiques pour les expliquer et les défendre surtout face aux surenchères démagogiques et politiciennes. Le RND s'engagera dans cette oeuvre de sensibilisation", soutienti l . "Il en est de même enfin, s'agissant des tensions qui persistent à nos frontières avec le flux d'armes qui en provient et le flux de drogue qui en arrive. Sans aucune exagération, il est permis de dire que tout cela menace la sécurité nationale. Notre armée et nos services de sécurité sont enmesure de protéger le pays, mais leur action a besoin d'un accompagnement politique et d'une sensibilisation de la société.
Le RND compte assumer sa part", ajoute-t-il encore. Par ailleurs, Ouyahia rappelle le parcours du parti, rend hommage à l'ex-présidentLiamine Zeroual et au défunt, AbdelhakBenhamouda, un des fondateurs du RND,et réitère son soutien au président Bouteflika et aux réformes. "Nos programmes et nos prises de positions militent pour les réformes car nous avons connu amèrement le prix du populisme et de la fuite en avant, et nous ne voulons pas voir notre pays retourner aux affres de l'effondrement financier et de la conditionnalité extérieure. Telle est donc notre matrice originelle à laquelle nous demeuronsfidèles et qui prouve chaque jour toutesa pertinence".Appelant ses militants à plus d'efforts, Ouyahia prédit de meilleursrésultats auparti en 2022.
Constant dans ses propos
Attendu par tous dans un contexte social et politique très tendu, le discours d'Ahmed Ouyahia à Biskra avant -hier, vendredi, n'a laissé personne sur sa faim. Certes, c'est le secrétaire général du RND qui a parlé, mais le ton et les rhétoriques utilisées sont celles d'un Premier ministre droit dans ses bottes, décidé à maintenir le cap de l'austérité et surtout de la fermeté vis-à-vis de l'agitation du front social. Le temps d'un meeting partisan de quarante minutes, on a retrouvé le Ouyahiades années 90, plus soucieux de préserverla bourse de l'Etat que de soigner sa popularité, quitte à assumer toutes "les sales besognes".
L'Algérie a "beaucoup gaspillé"
L'Algérie a "beaucoup gaspillé" jusque-là,et il est temps que l'Etat, et donc le peuple, adopte un train de vie que permettent ses moyens. La situation ainsi résumée, il assène aux médecins, enseignants et autres corporations qui portent des revendications socioprofessionnelles, qu'il n'avait rien à offrir, sauf le conseil de mettre immédiatement un terme aux débrayages. C'est ànprendre ou à laisser.Dans son discours, Ouyahia n'a pas peutêtre pas usé de menaces directes à l'encontre des frondeurs, mais certains mots prononcés sont plus que durs, frisant la provocation : des "pirates" qui font grève et qui dispensent "des cours privés dans des garages à 500 dinars l'heure, le train de l'anarchie qui peut nous mener à l'irréparable"...
Ce durcissement de la position du gouvernement était déjà perceptible il y a une dizaine de jours lorsque les ministres de la Santé et de l'Education sont allés à des mesures extrêmes en procédant à des ponctionssur les salaires des grévistes et mêmeà des radiations définitives.
Avant eux, c'était le MDN qui avait asséné ses vérités retraités de l'armée, les accusant de"tromper l'opinion publique". Depuis lede ces mouvements de protestation,presque aucune concession réelle n'a été faite aux syndicats, mis à part les quelquespropositions d'aménagement du service civil, d'ailleurs toutes rejetées par les médecins résidents. Ce week-end, le chef de l'exécutif aconfirmé qu'il s'agit bien d'une stratégie concertée au niveau du gouvernement qui y voit la seule manière efficace de contenir le feu de la contestation.
Le cap de la fermetéet de l'inflexibilité est définitivementpris. Et pas que, semble-t-il, vis-à-vis desseules revendications sociales. Louisa Hanoune, qui a appelé une énième fois à l'élection d'une assemblée constituante,s'est vu rabrouée sans ménagement.Quant à son initiative, Ouyahia la qualifie de "retour à zéro". Encore des motsdurs. Syndicats ou partis de l'opposition, lePremier ministre n'a peur de personne.
Comme au poker, soit il est sûr de ses cartes, soit il bluffe. Quoiqu'il en soit, l'équation presque insoluble de maintenir l'équilibre budgétaire dans un contexte marqué par une chutesensible des revenus pétroliers tout en s'épargnant un mécontentement social, ne lui laisse guère le choix. "L'Algérieconnaît des difficultés financières" qui l'ont contrainte à "arrêter la construction des écoles et à geler des projets. Pis, lepays vit aujourd'hui à moitié à crédit", allusion à la planche à billets. Il le reconnaîtd'ailleurs, c'est cette parade du financement non conventionnel de l'économiequi a permis au pays de tenir le coup. Pasquestion donc de continuer à "gaspiller" etplus de place aux "abus", pour reprendre ses propres termes. Autrement dit, l'Etat ne dépensera plus aucun centime supplémentaire pour son fonctionnement, donc pas d'augmentation des salaires.
Ahmed Ouyahia sait d'expérience que la moindre concession en ces temps d'érosion du pouvoir d'achat sera un mauvais signe aux revendications mises en veilleuse et lerisque d'embrasement général n'est jamaisloin. Et là, il le sait aussi, toutes les posturesde fermeté ne seraient d'aucune utilité.La seule voie de sortie qui reste pour l'exécutif est de tenter d'avoir à l'usure les différents mouvements qui agitent le front social depuis plusieurs mois. Reste à savoir de quelle oreille l'entendront le Cnapeste, le Camra et les autres qui euxnon plus, n'ont jusque-là pas montré lemoindre signe de flexibilité.
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