Algérie

Ouyahia : "Nous avons encore beaucoup de progrès à faire"


Le Premier ministre a assuré que les mutations vers la société de l'information ont été engagées par l'Algérie dans le domaine bancaire, commercial et, d'une manière générale, dans tout ce qui concerne l'environnement des affaires.L'Algérie veut s'inspirer des expériences de développement des start-up dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). C'est ce qui ressort de l'allocution du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, prononcée à l'ouverture de la conférence régionale sur la nouvelle économie pour les pays de la région Mena, organisée au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal à Alger, par le ministère des Finances avec la collaboration de la Banque mondiale et du Fonds monétaire arabe. Le Premier ministre a dressé un tableau positif des efforts entrepris par l'Algérie en matière de développement humain et infrastructurel. "L'Algérie s'enorgueillit que 11 millions de ses enfants, soit plus du quart de la population, se rendent chaque matin à l'école, à l'université ou aux centres de formation professionnelle. Cette politique d'éducation et de formation, quasi exclusivement publique, absorbe annuellement l'équivalent de plus de 10 milliards de dollars du budget de l'Etat", a souligné Ahmed Ouyahia. En matière d'emploi, le Premier ministre a relevé que l'Algérie a réduit le taux de chômage, qui était de 30% en 2000 à moins de 12% actuellement, et ce, grâce à une relance économique diversifiée et à des programmes d'encouragement à l'emploi, notamment en direction des jeunes. Il a évoqué le programme de soutien à la création de microentreprises qui, depuis 2010,
a déjà permis à des jeunes de lancer plus de 500 000 nouvelles entreprises dans tous les domaines qui ont généré près de 1,2 million d'emplois durables. Le Premier ministre a ajouté que "l'Algérie avait investi un effort massif dans l'enseignement de l'information à l'école, qui bénéficie déjà à près de 90% des élèves des cycles moyen et secondaire alors que 20 000 ingénieurs et techniciens en informatique sont annuellement formés". M. Ouyahia a fait référence au programme national de numérisation du secteur public.
"Ce programme, qui a déjà franchi des étapes importantes dans plusieurs secteurs à l'image de ceux de la justice, de l'administration locale ou de l'éducation nationale, sera parachevé au plus tard à la fin de l'actuelle décennie", a-t-il annoncé. Les mutations vers la société de l'information ont également été engagées par l'Algérie dans le domaine bancaire, commercial et, d'une manière générale, dans tout ce qui concerne l'environnement des affaires. Cependant, "dans le domaine économique et financier, nous avons encore beaucoup de progrès à faire pour mettre à niveau et moderniser notre environnement des affaires", a reconnu le Premier ministre, évoquant, dans ce contexte, la conduite de programmes de réformes en collaboration avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Dans un message enregistré par vidéo, le président du groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a indiqué que la région Mena devra créer 10 millions d'emplois dans les deux prochaines années, dont 700 000 rien qu'en Algérie.
M. Jim Yong Kim a insisté sur la nécessité de trouver d'autres moteurs de la croissance économique. L'usage des smartphones et de l'internet est généralisé chez les jeunes de la région. Pourtant, peu d'entre eux utilisent ces outils pour se lancer dans l'entrepreneuriat. Pour le président de la Banque mondiale, les succès des start-up, comme Careem valorisée à plus d'un milliard de dollars ou encore de la plateforme d'e-commerce Souq.com rachetée par Amazon pour plus de 500 millions de dollars, témoignent de l'immense potentiel de l'économie numérique dans la région. M. Jim Yong Kim a fait état des difficultés de trouver des financements, une main-d'?uvre qualifiée ou d'éviter le clientélisme qui est encore monnaie courante dans de nombreux endroits de la région. Il a parlé de la collaboration du groupe de la Banque mondiale avec les gouvernements de la région pour mettre en place des politiques qui soutiennent les entrepreneurs numériques.
La nécessité de développer de nouveaux moteurs de croissance "est d'une importance capitale", a estimé le vice-président, Moyen-Orient et Afrique du Nord, du groupe de la Banque mondiale, Hafez Ghanem, évoquant le défi démographique. Le responsable de la Banque mondiale a insisté sur la mise en place d'une nouvelle économie basée sur le savoir, estimant que le cadre réglementaire au niveau de la région est un frein à l'innovation.
Meziane Rabhi
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