Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a reconnu hier, devant les sénateurs
qu'il y a encore des insuffisances, des retards et des défis à relever dans la
réalisation des projets avant de passer aux réponses sur les questions posées,
à la suite de la déclaration de politique générale du gouvernement. A quelques
exceptions près, les réponses du 1er ministre étaient presque identiques à
celles présentées devant les parlementaires en octobre dernier. Tout en
estimant qu'il y ait un peu d'exagération dans la formulation de quelques
questions posées par les membres du Conseil de la nation, le Premier ministre a
demandé à la sénatrice qui a évoqué le problème des élèves qui suivent leur
scolarité debout en classe (sans chaises) de lui donner des indications
précises sur ces établissements. Ouyahia a reconnu qu'il y a encore des
insuffisances en matière de chauffages, manque de manuels scolaires mais pour
lui «parler d'un manque de chaises, c'est vraiment de l'exagération». Cette
question avait amené le 1er ministre à parler du budget que consacre l'Etat
pour les trois secteurs confondus (formation professionnelle, secteur de
l'Education et le ministère de l'Enseignement supérieur). Il a indiqué que
l'Algérie débourse 16 milliards de dollars par an pour ces trois secteurs. Il a
demandé aux sénateurs d'aller consulter les budgets alloués par d'autres pays à
ces trois secteurs et faire la comparaison.
Ouyahia a affirmé que l'Etat
prendra en charge le manque d'encadrement au niveau des collectivités locales à
travers le recyclage de près de 5.000 cadres dans les différentes spécialités
et le recrutement de 10.000 universitaires, soulignant que cet effort
«s'intensifiera à l'avenir».
Pour ce qui est des multiples
questions sur le logement, il a affirmé qu'on ne doit plus parler de crise du
logement puisque l'Etat a déjà octroyé 2 millions de logements de 1999 à 2009.
Le 1er ministre a préféré parler des insuffisances à combler dans le secteur de
l'habitat notamment pour les prochaines années. Il a évoqué dans ce sens la
réalisation de 2 millions de logements pour les cinq prochaines années, avec la
construction de 700 000 nouveaux logements ruraux, en rappelant que l'Etat
avait déjà soutenu la réalisation de 800 000 logements ruraux de 2004-2009.
Sur la présentation du programme
de développement des énergies renouvelables, Ouyahia a indiqué que le dossier a
été présenté au gouvernement qui l'examinera en Conseil des ministres au cours
du premier trimestre 2011 afin d'élaborer un plan national pour le
développement de ces énergies. «Des mesures de soutien financier public pour la
réalisation de ce plan seront également prises». Par ailleurs Ouyahia a écarté
toute augmentation de prix du gaz, de l'électricité et de l'eau, durant l'année
prochaine. Mais, ajoute-t-il, le dossier doit rester sur la table des
discussions. Pour ce qui est du secteur de l'agriculture, le 1er ministre a
assuré que l'Etat continuera à subventionner les prix des céréales.
Sur un autre plan, Ouyahia, a
souligné les mesures prises par l'Etat pour le renforcement de la transparence
dans la gestion des finances publiques et pour lutter contre la corruption et
le crime économique, relevant que les nouveaux instruments de prévention, de
contrôle et de répression ont donné des résultats palpables. Il a affirmé que
l'introduction de ces instruments a permis de «réduire le crime économique de
15 à 20%», a-t-il précisé.
«Il y a de l'espoir»
Ouyahia a affirmé qu'il y a encore de l'espoir pour la jeunesse de notre
pays. Il a interpellé les adultes, plutôt les «sages» du pays à raisonner et
sensibiliser les jeunes. «Il faut rappeler à nos jeunes que l'Algérie est
aujourd'hui indépendante et qu'on a difficilement surmonté la décennie noire».
«Il faut faire très attention, notamment par rapport à ce qui se passe à
travers les frontières». Pour ce qui est du phénomène de la harga, le 1er
ministre a laissé entendre qu'il n'y aura pas un retour en arrière sur la loi
incriminant les personnes qui sortent illégalement du territoire national. Pour
lui, il vaudrait mieux pour un jeune de rester dans son pays que d'aller
encourir des risques.
«S'ils partent pour cueillir des
oranges dans des pays étrangers avec le risque de périr à mi-chemin, il serait
préférable pour eux, de travailler pour leur pays, beaucoup de secteurs sont à
la recherche de saisonniers dans notre pays» a -t-il indiqué. Sur le taux de
chômage, Ouyahia a indiqué que les chiffres sont exacts. «Nous avons 10 % de
taux de chômage» et « 21% de taux de chômage pour les jeunes âgés entre 15 et
24 ans». Ces taux, selon le 1er ministre ne sont pas si différents des taux de
chômage dans les pays développés.
Répondant aux questions des
journalistes sur les informations rapportées par WikiLeaks, Ouyahia a indiqué
que l'Algérie ne se sent «nullement gênée» par les révélations de WikiLeaks.
«WikiLeaks est un monde vaste et ses révélations ne gênent nullement
l'Algérie», a précisé Ouyahia. «J'ai moi-même été ambassadeur et les missions
de tout ambassadeur sont connues. Il reste au pays hôte de veiller à protéger
ses intérêts et d'assurer sa sécurité», a-t-il dit.
Interrogé en outre, sur l'opération
menée par l'armée dans les forêts de Sidi Ali Bounab, le 1er ministre a précisé
que «les actions contre le terrorisme ne se sont jamais arrêtées et dès qu'on
aura le bilan, vous aurez les informations par le biais des services de
sécurité». Concernant les faux billets, Ouyahia a estimé que l'affaire date de
2006 en se disant étonné du bruit qu'a fait cette affaire en cette année 2010.
Pour Ouyahia, cette affaire n'est pas une singularité algérienne. «Nous avons
pu détruire des réseaux ici et à l'étranger avec l'aide d'Interpol et nous
finirons bien par maîtriser ce problème» a-t-il conclu.
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Posté Le : 23/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com