Même les Saoudiens sont touchés par la crise
La situation financière n'est pas flamboyante, mais la politique menée par Ouyahia se veut plus réaliste. L'Algérie refuse de céder aux chants des sirènes annonçant le déluge à chaque décision gouvernementale.
Au moment où les opposants tirent à boulets rouges sur la politique adoptée par le gouvernement Ouyahia pour contenir la crise financière, un démenti vient des richissimes monarchies du Golfe. Ces dernières, à leur tête l'Arabie saoudite, viennent d'adopter des mesures similaires à celles prises par notre pays. Il s'agit notamment du recours au financement non conventionnel tant décrié. Autant dire que le Premier ministre Ahmed Ouyahia fait bien des émules dans les pays du Golfe. Sommes-nous plus nantis que ces pays' Loin s'en faut, car il s'agit bien de l'Arabie saoudite, cette péninsule abrite un quart des réserves pétrolières de la planète mais qui aux dernières nouvelles fait recours à ce mode de financement. Ce n'est pas la première décision prise par le Royaume wahhabite en proie à une terrible crise financière. Pour faire face à la situation, Riyadh a entrepris des coupes budgétaires drastiques dans le cadre d'une politique d'austérité imposée par les prix bas du pétrole. Ainsi, les salaires des ministres ont été réduits de 20%, selon un décret du roi Salmane qui décide également d'amputer de 15% les indemnités annuelles des 160 membres du conseil de la choura (consultatif). Aux premières secousses, Riyadh frappe fort et sans état d'âme. Même les subventions ne sont pas épargnées puisque les prix du carburant augmentent de 50% et cela depuis 2015 déjà. Cette hausse est prévue dans le cadre d'une révision des prix de l'électricité, de l'eau, du diesel et des produits pétroliers, largement subventionnés dans le royaume. L'étape suivante pour une Arabie saoudite qui prépare l'après-pétrole devrait être l'entrée en Bourse de Saudi Aramco, la société pétrolière étatique. Celle-ci est prévue pour 2018 au plus tôt. Et qu'en est-il en Algérie' Dans le projet de loi de Finances 2018, une taxe est prévue sur les produits pétroliers (TPP) applicable sur les carburants. Cette hausse sera de 5 DA/litre pour l'essence et de 2 DA/litre pour le gasoil. Cette démarche graduelle de réajustement des prix des carburants vise à rationaliser leur consommation, réduire leurs importations, augmenter les recettes fiscales, diminuer les subventions budgétaires, préserver l'environnement et endiguer le phénomène de la contrebande frontalière, explique l'exposé des motifs. Mais on est loin du pic des 50% d'augmentation comme c'est le cas au Royaume saoudien. Quant aux subventions, le dernier Conseil des ministres tenu, mercredi dernier, sous la présidence de Bouteflika, a été clair sur ce sujet. Il a d'abord décidé de relancer tous les projets d'infrastructures hospitalières, immobilières et éducatives jusque-là à l'arrêt. Une décision qui va donner plus de tonus et de vitalité à l'économie nationale surtout que ces chantiers sont pourvoyeurs d'emplois sur une grande échelle. Encore une fois, l'Algérie se distingue dans sa manière de gérer cette crise. Elle n'est ni l'Arabie saoudite ni le Venezuela. Au Conseil es ministres de mercredi dernier, Bouteflika a été intransigeant: il n'est pas question de revenir sur les subventions. Mieux encore, l'enveloppe allouée aux transferts sociaux a augmenté de 8%! Ainsi, les produits de large consommation seront toujours soutenus par l'Etat au bonheur des citoyens. Voilà qui va couper l'herbe sous les pieds des détracteurs du gouvernement Ouyahia. Vont-ils encore crier au scandale parce que le gouvernement a décidé, contre vents et marrées de protéger les couches vulnérables de la société' La situation financière n'est pas flamboyante, mais la politique menée par Ouyahia se veut plus réaliste. L'Algérie refuse de céder aux chants des sirènes annonçant le déluge à chaque décision gouvernementale.
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Posté Le : 07/10/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Brahim TAKHEROUBT
Source : www.lexpressiondz.com