Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal comparaîtront ce dimanche devant la cour d'Alger dans un procès en appel dans l'affaire Condor.Le 30 novembre dernier, les deux anciens chefs de gouvernement avaient été condamnés à cinq années de prison chacun par le tribunal de Sidi-M'hamed. Cette peine était assortie d'une amende de deux millions de DA, dont une partie réclamée par le Trésor publique. Ouyahia et Sellal étaient poursuivis pour octroi de privilèges injustifiés au groupe Condor et ses filiales. Parmi ces avantages, la justice a noté les facilitations accordées pour la réalisation d'une usine de fabrication de médicaments GP Pharma dans la nouvelle ville de Sidi-Abdallah, qui était gérée par l'ancien ministre des P et T Moussa Benhamadi, décédé en juillet dernier à la prison d'El-Harrach, des suites du Covid-19.
Ce procès a également révélé à l'opinion que le groupe Condor avait aussi bénéficié de facilitations illégalement accordées par Ouyahia et Sellal pour la réalisation d'un centre dédié aux brûlés à Skikda. Le projet devait être mené par la société Travocovia, l'une des filiales du groupe en question.
Les anciens chefs de gouvernement ont été également condamnés pour les irrégularités constatées lors de la conclusion de marchés avec l'opérateur public de téléphonie mobile, Mobilis, dans le cadre de l'acquisition de téléphones portables et tablettes auprès de Condor. Le tribunal de Sidi-M'hamed a également décidé de procéder à l'extinction des poursuites engagées contre Abdelghani Zaâlane, ancien ministre des Travaux publics, dans le cadre du financement occulte de la campagne pour le cinquième mandat.
Le président du tribunal avait ordonné le traitement des deux affaires durant le même procès. Il faut savoir que la comparution de Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal sera la seconde du genre en l'espace de deux jours seulement. Ce jeudi, la cour d'Alger rendra en effet son verdict dans l'affaire du montage automobile. Le procès s'est déroulé après que la Cour suprême eut accepté la cassation introduite par les avocats des concernés. La nouvelle avait eu alors toute son importance aux yeux des spécialistes qui ont constaté une célérité inhabituelle au niveau de cette haute instance de justice qui croule littéralement sous le poids de dossiers de tous genres.
Beaucoup d'avocats ont d'ailleurs exprimé leur satisfaction de voir les affaires de leurs clients reprogrammées aussi rapidement car cela leur permet d'obtenir une nouvelle chance de se défendre, du moment que la possibilité d'un troisième procès leur est offerte. Dans une récente interview accordée à notre journal, Me Khaled Berghel est même allé plus loin dans son analyse puisqu'il perçoit le fait comme étant la possible expression d'une volonté d'en finir avec des dossiers lourds qui freinent l'avancée de l'Algérie vers des préoccupations plus urgentes.
Le 9 janvier dernier, ils ont donc eu droit à un troisième procès dans l'affaire du montage automobile. Comme le stipule la procédure, ils ont été jugés par des magistrats différents de ceux qui avaient confirmé leur peine, (quinze ans et douze ans de prison), en mars dernier.
Cette peine a été assortie d'un million de DA d'amende pour chacun d'entre eux et d'une décision de geler leurs comptes et mettre sous saisie conservatoire tous leurs biens. La décision qui sera rendue aujourd'hui, jeudi, est jugée importante car elle sera probablement à même d'éclairer sur la suite à venir dans les dossiers liés à la corruption.
A. C.
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Posté Le : 28/01/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abla Chérif
Source : www.lesoirdalgerie.com