Algérie

Ouyahia chargé de remettre de l'ordre: Les licences d'importation et des non-dits



Ouyahia chargé de remettre de l'ordre: Les licences d'importation et des non-dits
La soi-disant polémique sur la suppression ou non des licences d'importation pourrait augurer de l'application d'importantes décisions par le 1er ministre pour tenter de remettre de l'ordre dans les affaires de l'Etat.Bien que la chefferie du gouvernement ait démenti l'information relative à la suppression des licences d'importations, il n'est pas dit qu'elles ne le seront pas dans peu de temps. C'est en tout cas ce que pensent les professionnels du commerce qui n'hésitent pas à voir en ce procédé «un manque de transparence flagrant.» Pour eux, «tout se fait à la tête du client d'une manière plus flagrante, ça avait déjà commencé après le décès de Bakhti Belaïb.» Il est avancé sans ambages que «pour pouvoir décrocher une licence d'importance, il fallait avancer 5 milliards de centimes et ajouter au fur et à mesure de ce qu'on voulait importer en quantité et en qualité. » Belaïb, tout gravement malade qu'il était, avait certes accepté de mettre en ?uvre une décision que son prédécesseur Amara Benyounès avait pris en 2015, mais avait demandé que les textes soient revus, que les critères de la commission qui statue sur les dossiers soit redéfinis et voir surtout «qui fait quoi dans le domaine.»Le destin en a voulu autrement, Belaïb n'a pas eu le temps nécessaire pour instaurer les règles de transparence qu'il faut pour un secteur aussi complexe où les rapaces ont la peau dure. « Au lieu de revoir le fonctionnement de la commission, de remettre de l'ordre dans ce dossier, le ministre intérimaire, après le décès de Belaïb, avait signé un décret qui lui permettait de signer lui-même les licences d'importation, » nous dit un haut responsable. «Les licences d'importations étaient devenues une source de corruption par excellence, » ajoute-t-il.La manière «soft » d'OuyahiaLe dossier n'a pas fini de faire parler de lui. Un haut responsable à la chefferie du gouvernement affirme que « les licences d'importation ont été effectivement supprimées mais le 1er ministre veut que ça se fasse d'une manière soft. » Si Ahmed Ouyahia s'est empressé de démentir cette suppression pourtant confirmée par des milieux qui lui sont très proches, c'est probablement pour montrer que ce n'est pas sa seule priorité mais qu'il est venu remettre de l'ordre dans plusieurs affaires de l'Etat qui ont, selon certaines sources, «été mal menées par des pratiques plutôt prétentieuses qui ont montré durant un temps très court les ambitions démesurées de l'équipe qui a remplacé Sellal.» Le 1er ministre semble vouloir se donner le temps nécessaire pour l'annoncer et ce, pour éviter une levée de boucliers des hommes d'affaires dont il se passerait grandement. «Il veut réviser tout le dispositif, » nous dit-on.Ouyahia est connu pour ne pas avoir froid aux yeux. Il assume. «Il n'a jamais été responsable à dire, quand ça ne va pas, que ça vient d'en haut,» nous disent nos sources. L'épisode des ponctions des salaires qu'il avait annoncées en 1997 en raison de la dégradation de la situation économique n'a pas été son choix. Il avait assumé et parrainé à lui seul cette décision que le cabinet présidentiel de l'époque avait prise sans état d'âme.L'imperturbable «commis de l'Etat » Au regard de la situation financière et économique du pays qui se corse, le 1er ministre sera tenu d'appliquer sans hésiter les décisions aussi impopulaires seraient-elles. Il est connu en effet, qu'il ne fera rien sans qu'il ne soit instruit par la présidence de la République. Son retour à la tête de la chefferie du gouvernement est plus parce que la conjoncture exige que l'austérité devienne un mode de gestion. Ouyahia est capable d'en faire une évidence pour l'avoir pratiqué dans tous ses travers lorsque l'Algérie a été mise sous des conditionnalités draconiennes par le FMI. En tant que chef du gouvernement, il a été d'une discipline implacable dans leur application.Son directeur de cabinet de l'époque décrit « son attitude de chef d'orchestre convaincu » dans un pamphlet dans le détail. Ouyahia, dit-on, gardait continuellement sous ses yeux un tableau où devait figurer le nombre d'entreprises nationales et locales fermées «pour raison économique.» Il tenait à mettre à jour son tableau conformément à la matrice édictée par le FMI qu'il avait appliquée à la lettre sans rechigner.Un exemple parmi d'autres dans « cette mise à genoux » du pays, 88 EPL (entreprises publiques locales) ont été obligées de mettre la clef sous le paillasson le même jour. Des centaines de licenciements d'employés, des pères de familles sans un sou du jour au lendemain. Leurs gestionnaires se sont rassemblés au niveau de la centrale syndicale pour décrier la décision et affirmer notamment que la majorité de ces EPL avaient des plans de charge, donc capables de se prendre en charge. Ce n'étaient pas les lamentations de travailleurs qui pouvaient le faire plier.Lobbys -juiverie- et bateaux de plaisance Revenu aux commandes du 1er ministère, Ouyahia est toujours prêt à employer le bâton pour faire marcher les récalcitrants. Son rappel démontre que la présidence de la République n'a pas trouvé mieux pour instaurer la discipline sur une scène nationale où le désordre est hallucinant. Le clan présidentiel cherche à se remettre de choix qui, s'ils avaient réussi à se confirmer juste pour quelques mois, l'aurait emporté, tout aussi puissant qu'il prétend l'être. Il doit certainement se rendre compte que les coups deviennent de plus en plus durs au fur et à mesure que 2019 approche.La jonction des forces internes et externes pour faire changer de main au pouvoir s'affirme de jour en jour. Si l'Algérie n'a pas subi les affres «des printemps arabes », elle n'en est pas épargnée pour toujours. Les actes d'un BHL en Libye et ce qui en a découlé comme détérioration de la situation sécuritaire, politique et humanitaire sont toujours là pour prouver si besoin est, la volonté des lobbys, juiverie en tête, de déstabiliser un pays comme l'Algérie sur lequel ils gardent continuellement leurs yeux rivés.L'été a permis des escapades au-delà des mers qui ont permis de réunir certains d'entre eux et de hauts responsables algériens. Ce sont probablement des échos en provenance de magnifiques bateaux de plaisance accostés aux plus beaux ports du sud de la France qui ont poussé la présidence de la République à opérer des changements dans une précipitation sans égale…


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