Algérie

Ouyahia brandit le spectre syrien



Le Premier ministre continue de brandir le spectre «syrien», jouant à fond la carte de l'alarmisme dont il accusait, pourtant il n'y a pas longtemps, l'opposition d'y exceller.Après son discours que d'aucuns ont qualifié de quelque peu apaisant, lundi dernier, quand il présentait, devant les députés, la déclaration de politique générale de l'exécutif qu'il coordonne, Ahmed Ouyahia s'est «rattrapé», jeudi, dans ses réponses aux membres de la chambre basse du parlement. Il a, en effet, joué à fond la caisse la carte de l'alarmisme, allant jusqu'à prévoir un scénario à la syrienne, au cas où les manifestations populaires anti-5e mandat présidentiel s'étalaient dans le temps. Plus que cela, il a même brandi l'épouvantail d'un possible retour au début des années 1990 du siècle dernier avec la folie terroriste islamiste de triste mémoire. «Je rappelle 1991, c'était comme aujourd'hui. Je lis maintenant qu'il y a un appel à la grève, je rappelle la grève de 1991», dit-il, dénonçant les «anonymes qui se cachent», non sans montrer du doigt des «milieux étrangers qui commencent à bouger, à commenter, à dire que le peuple algérien s'est réveillé».
Poussant son alarmisme à l'extrême, Ouyahia n'a pas fait l'économie du lexique de la peur, mettant à contribution l'expérience syrienne. «Les citoyens ont offert des roses aux policiers, c'est beau, mais je rappelle qu'en Syrie, ça a commencé aussi avec les roses», a-t-il dit. Suffisant pour que la sérénité de la plénière de l'APN soit ébranlée par les députés de l'opposition, notamment ceux du RCD pour qui le Premier ministre est tout simplement dans «le déni et la provocation comme à ses habitudes».
Pour Athmane Mazouz et ses pairs députés progressistes qui ont quitté, peu après l'hémicycle parlementaire, «accuser les Algériennes et les Algériens qui se révoltent d'être à la solde des puissances étrangères est une véritable atteinte à l'honneur de tout un peuple qui veut se libérer d'une maffia sans code d'honneur».
Pour le premier ministre, le mouvement anti-cinquième mandat est une «haine contre Abdelaziz Bouteflika», insistant que l'élection présidentielle se tiendra à la date prévue. Un rendez-vous qui sera, selon lui, «l'occasion pour le peuple algérien de consacrer le changement s'il le veut, souverain qu'il est dans ses décisions. Et d'ajouter que le peuple est libre dans le choix de la personne par le biais de l'urne».
Et de rassurer quant à la régularité du scrutin du 18 avril prochain, surtout que, selon lui, la haute instance indépendante de surveillance des élections est là avec, en sus, la présence attendue de 400 observateurs étrangers. Et de préciser que chaque candidat aura un superviseur dans tous les centres de vote à travers le pays.
M. K.


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