Ouyahia : «Bientôt une taxe sur la fortune»

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a déclaré, hier à Alger, qu'une taxe sur la fortune sera instaurée, soulignant que «90% des algériens ne seront pas concernés par cette taxe».En marge de la session consacrée, hier au Conseil de la Nation, pour répondre aux question des Sénateurs suite, à la présentation, dimanche dernier, du Plan d'action du Gouvernement, Ahmed Ouyahia a présenté les issues qu'a choisi le gouvernement pour régler peu à peu le problème du déficit financier dans la trésorerie du pays. A cet effet, il a annoncé que la prochaine loi de finances 2018, qui sera présenté à la fin de l'année, imposera une taxe sur la fortune, cette mesure, selon lui, concernera les riches du pays, vue que le Chef de l'Exécutif a rassuré que «90% des algériens ne seront pas concernés».
«Un million de logement seront livrés d'ici 2019»
Par ailleurs, dans le cadre de la loi de finances 2018, une enveloppe de 100 milliards de dinars sera consacré au développement local, selon le Premier ministre qui répondait, hier aux questions des Sénateurs au Conseil de la nation. «Nous allons tout faire pour booster le développement local», a-t-il souligné. Dans le domaine du développement touristique, Ouyahia a sorti les chiffres, expliquant que «de 2011 à 2017, 374 hôtels ont été ouverts, avec 32.000 chambres.
588 hôtels d'une capacité de 57.000 lits sont en cours de réalisation». Au sujet de l'habitat, le Chef du gouvernement a déclaré que «l'Etat a livré, jusqu'à la fin aout, 169.000 logements, ainsi que 302.000 logements seront livrés d'ici 2019, d'ou plus d'un million de logements seront livrés». D'ailleurs, il a annoncé, dans le projet de loi de finances 2018, «nous allons prolonger la durée d'application de l'article 15-08 relatif au logement».
Par rapport à la retraite, après l'entrée en vigueur de loi de départ à la retraite à l'âge de 60 ans, où plusieurs fonctionnaires ont déposé leur dossier de retraite pour ne pas être obligé de passer par cette étape et bénéficier d'une retraite anticipée, la raison de la crise que vit la Caisse des retraites, Ouyahia a estimé que la solution est «la réforme radicale du système des retraites».
«Plus 6 milliards de dollars de réserves en or»
Les réserves de l'Algérie en or représentent actuellement l'équivalent de plus de six milliards de dollars, a indiqué le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en réponse aux préoccupations des membres du Conseil de la Nation. Ce montant vient en plus des réserves de change qui sont de l'ordre de 102 milliards de dollars à septembre en cours, a-t-il ajouté.
Selon le Premier ministre, ce montant des réserves algériennes en or est «le résultat de la sagesse de Kaid Ahmed qui, en tant que ministre des Finances (au milieu des années 60), avait acquis ces quantités qui ont pris de la valeur avec le temps». Toujours sur le volet économique, Ahmed Ouyahia a déclaré que «400 milliards de dinars pour le paiement des créances impayées des entreprises. Ce montant sera inscrit dans la loi de finances 2018». Ce dossier qui a fait couler beaucoup d'encre depuis la présentation du plan d'action du Gouvernement, il s'agit du financement non conventionnel, qui a été soulevé par le Premier ministre.
Dans ce sens, il a assuré les Sénateurs «je n'ai aucun montant à vous communiquer sur le financement non conventionnel. Aucun dinar ne sera destiné au budget de fonctionnement». Par ailleurs, il a informé que «le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika va signer un décret pour la création d'une instance indépendante pour le contrôle du mécanisme du financement non conventionnel, après l'adoption par le Parlement de la loi sur la monnaie et le crédit».
«Bientôt l'Algérie exportera les carburants»
«L'Algérie produit 11,5 millions de tonnes de carburants. Des centaines de milliers de véhicules ont été importés ; et aujourd'hui, nous consommons 15 millions de tonnes de carburants. Avec l'entrée en production des raffineries en cours de réalisation, l'Algérie va exporter les carburants», a déclaré, hier le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Au sujet des finances, l'Etat a la volonté de trouver une nouvelle source de financement, selon la déclaration du Chef de l'Exécutif, «il viendra un temps où les usagers de l'autoroute Est-Ouest devront payer».
En dépit de la crise financière que subit l'Algérie, l'Etat compte lever le gel sur tous les projets de l'Education nationale, de la santé à l'exception des grands CHU, «mais les polycliniques, les hôpitaux spécialisés, les équipements médicaux seront relancés», a expliqué Ahmed Ouyahia. Sur ce volet, il a rappelé que «des projets de plus de 2.000 milliards de dinars ont été gelés. Même les secteurs de l'Education nationale, la santé et l'eau sont touchés par le gel».