Algérie

Ouyahia a dit...



Ouyahia a dit...
Lorsqu'il a annoncé qu'il s'apprêtait à faire le point sur les consultations qu'il mène depuis début juin à la présidence de la République, on n'imaginait pas Ahmed Ouyahia exprimer autre chose que ses certitudes, c'est-à-dire celles de l'autorité qui a défini sa lettre de mission.Hier, face à la presse, il n'a pas démenti les prévisions des observateurs. C'est avec l'aplomb qu'on lui connaissait qu'il a défendu une démarche largement décriée, celle du pouvoir, et c'est d'un revers de la main qu'il a balayé les réserves et les critiques qu'elle a suscitées, celles de l'opposition qui, du coup, ne peut plus se faire de doute quant au sort réservé à ses propositions.La transition ' L'idée est "inacceptable", a dit Ouyahia, avant d'asséner qu'elle est même "en contradiction avec la volonté populaire", celle-ci étant supposée avoir légitimé les institutions en place, dont celle où il officie présentement en directeur de cabinet dévoué et, accessoirement, en bon préposé aux "consultations politiques". Sauf que, hasard du calendrier et manque de chance pour lui, M. Ouyahia venait de rencontrer, la veille, un certain Ali Haroun. Et celui-ci lui a dit tout ce qu'il pensait et même ce qu'il savait du peu de cas que le système en place depuis 1962 fait de la volonté populaire. Et il en sait des choses, M. Haroun, lui qui, de l'Assemblée constituante jusqu'au HCE, a largement eu le temps de "rouler sa bosse" dans les rouages de l'Etat. Le droit de la majorité des électeurs à choisir leurs dirigeants "n'a jamais été instauré", du fait de "la violation permanente et continue de tous les scrutins depuis l'Indépendance", estime l'ancien membre du Haut-Comité d'Etat et, ajoute-t-il, "il n'est pas contestable que les pouvoirs successifs se sont imposés par la force ou par la falsification des scrutins". C'est ainsi qu'il préconise qu'aujourd'hui la réforme constitutionnelle primordiale devrait viser à "assurer la régularité et la sincérité du choix du citoyen-électeur". Et c'est là, exactement, l'objectif de la transition proposée par l'opposition. À défaut, les institutions resteront frappées d'illégitimité et la revendication d'une période de transition n'en sera que plus opportune et plus légitime que jamais.Mais, en attendant, M. Ouyahia a dit. Et, en disant, il a mis à nu les intentions du pouvoir qui confirme ainsi qu'il a pris option pour un passage en force, sans cesser de discourir sur la nécessité d'un consensus. Il faut bien jeter une fleur au FFS, ce "doyen de l'opposition" qui a honoré "les consultations politiques" de son inestimable participation.NomAdresse email




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