Algérie

Ouyahia à c'ur ouvert



«Ouyahia dérange, mais c'est comme ça. Je suis secrétaire général du RND à la demande des militants et sur décision du conseil national», a-t-il dit lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger. Ahmed Ouyahia, qui parlait des contestataires au sein de sa formation, passera tout de suite à ses opposants sur la scène politique :
«on rappelle souvent que j'ai été à l'origine de la fermeture des usines pendant qu'elles croulaient sous les dettes, mais on ne dit rien quand on a mis des milliards de dinars pour relancer l'investissement et les entreprises algériennes. On dit souvent que j'ai bloqué l'augmentation des salaires mais on n'a jamais parlé des millions de dinars dépensés dans les augmentations effectuées (...) Je dérange à l'intérieur et à l'extérieur du système.
Je dérange, sans aucun doute, ceux pour lesquels, dans ma gestion et ma participation dans la gestion des affaires publiques, je n'ai pas accepté d'être un homme de compromis ou un homme d'image. Je dérange, sans aucun doute, ceux qui regardent le futur et me voient, et je ne suis pas le seul à être sur cette scène (...) Un homme public est fait pour avoir quelques sympathisants, je ne suis pas intéressé par le nombre car j'ai cette immense chance d'avoir servi et de servir mon pays dans l'une des plus terribles périodes qu'il a vécues. je suis un homme de devoir.»
Plus loin, Ahmed Ouyahia est plus précis encore': «C'est l'argent qui commande ce pays, il commence à gouverner, ce qui est grave. J'ai mal pour mon pays lorsqu'il a décidé de suivre l'économie des centenaires... Oui, c'est un échec du gouvernement et un échec politique. Si le changement de gouvernement règlait ce problème, je voterais avec 10 doigts», a-t-il ajouté.
Le gouvernement finira par démissionner
La question de la non-démission du gouvernement après l'installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale issue des législatives du 10 mai dernier a été évoquée lors de la conférence de presse tenue hier par le SG du RND à Ben Aknoun. «La Constitution est claire, mais nous avons aussi des traditions politiques non codifiées dans cette loi fondamentale.
C'est le Président, chef suprême, qui désigne le Premier ministre et le gouvernement. Lorsqu'il décidera, vous aurez des éléments de réponse à ce sujet», a-t-il expliqué. Pour lui, le plus important, c'est que le cadre de la République soit bien maintenu, et que le gouvernement et tous les départements ministériels continuent de fonctionner.
«Le Premier ministre finira par démissionner et le chef d'Etat désignera un autre gouvernement», a-t-il dit sans préciser la date. «Cela fait de l'attente mais sans influer sur le fonctionnement des départements ministériels». Interrogé sur la polémique suscitée par l'installation d'un Premier ministre sur la base de l'équilibre régional, Ahmed Ouyahia répond :
«L'essentiel, c'est que la République fonctionne et que nous tirions un grand bénéfice de la carte que nous a donnée le peuple. Nous avons la chance d'avoir deux institutions fortement démocratiques, il y a lieu maintenant d'accélérer le rythme du redressement national et d'approfondir les réformes politiques.»
Sur son maintien ou non à ce poste de Premier ministre, Ahmed Ouyahia dira : «Je suis au service de l'Etat, comme je l'ai fait auparavant dans d'autres postes comme ambassadeur par exemple.» Sur ses prétentions à présenter sa candidature lors des législatives de 2014, il répète la même réponse qu'il y a six mois : «L'élection présidentielle est une affaire d'homme et de destin.» Il estime que la priorité de l'heure est de se concentrer sur «la préparation des élections locales où j'espère que le résultat sera meilleur que celui enregistré lors des législatives».




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