Ouverture officielle du métro d’Alger Les Algérois à l’assaut des stations

“Je suis très content. Enfin, on a pu voir le métro ! C’est une très bonne chose, nous avons fait seulement vingt minutes pour arriver à haï El-Badr”, s’est exclamé un homme, la soixantaine.

Avant d’arriver à cette destination finale de la ligne du métro, notre petit voyage a commencé par la Grande-Poste (Alger-Centre). Il était 13h, en ce jour férié et à l’heure du déjeuner, la station de métro grouillait de monde. Les “visiteurs” déambulaient dans le hall comme dans une grande surface où dans un parc d’attractions.
Jeunes et moins jeunes, en famille ou en groupe d’amis, prenaient des photos et des vidéos du métro en extase et même enthousiamés.
D’ailleurs, la plupart étaient venus pour essayer cette nouvelle voie de transport attendue depuis 28 ans. “Je suis heureuse de pouvoir y monter. Il est rapide et pratique, en plus il est beau ! Je le préfère au bus”, nous a confié une femme âgée de 70 ans. Même des Algériens habitant à l’étranger ont fait le déplacement pour voir la machine, à l’exemple de Mohamed, natif d’Alger et qui habite depuis quelques années en Espagne. “Cela me fait énormément plaisir de l’essayer. Je l’emprunte aujourd’hui pour me rendre chez moi à Kouba. Franchement, je le préfère à celui de Barcelone”, a-t-il indiqué.
Un chauffeur de tramway en France, Omar, était accompagné de sa famille. “Il n’a rien à envier aux autres métros de l’étranger. C’est
bien fait mais il reste seulement quelques petits détails à réaliser”, a-t-il souligné.
Les enfants aussi étaient nombreux, seuls où en bande, leurs regards s’illuminaient à chaque passage du métro. “Je suis venu pour rentrer chez moi au Ruisseau, j’ai hâte d’y monter”, a lancé un adolescent de 14 ans.
Ce projet tant attendu par les Algérois relevait du miracle. “Je ne m’attendais pas à assister un jour à sa concrétisation. C’est vrai, il est impressionnant mais ses destinations restent insuffisantes”, s’est désolé un passager. Devant les rails, toutes les cinq minutes passait une rame.
Un grand nombre de personnes attendaient et le monde n’en
finissait pas. À un moment, un groupe d’ados se plaignaient des tarifs. “Vous savez 50 DA, ça revient cher. Je ne pourrai pas me le permettre à chaque fois. Même l’abonnement n’est pas abordable. Je suis venu pour l’essayer, mais je me contenterai à l’avenir du bus”, a-t-il clamé.
En l’entendant, une femme accompagnée par sa fille s’est mêlée à la conversation. “Le problème n’est pas le prix mais le kilométrage. Ils ont mis 28 ans pour réaliser seulement 9,5 kilomètres. Je trouve cela absurde. En m’arrêtant à haï El-Badr, je serai obligée de prendre un taxi ! J’ai ramené ma fille par curiosité mais ce sera la première et dernière fois que je l’emprunte”, a-t-elle prévenu.
À rappeler, la station comporte dix lignes, Grande-Poste, Khalifa-Boukhalfa, 1er-Mai, Aïssat-Idir, El-Hamma, Jardin d’essais, Les Fusillés, Amirouche, Mer-et-Soleil pour finir haï El-Badr. “Pour cette petite trajectoire, les tarifs sont excessifs”, a déclaré un autre passager. Concernant, le dispositif sécuritaire, les policiers veillent au grain dans les stations et à l’intérieur du métro. “Pour le moment, la sécurité est présente. Je souhaite seulement qu’elle continue ainsi et reste stable”, espère un père de famille.
En parcourant, durant ces vingt minutes les dix destinations, les gens montaient à chaque arrêt. Installés à leur place, ils observaient et semblaient impressionnés.
Les enfants riaient aux larmes et d’autres papotaient sur le confort et le plaisir de voir ce “miracle” enfin réalisé. Malgré les prix, les clients paraissaient satisfaits et ont déjà adopté ce moyen de locomotion. “Je suis ravie, nous habitons lotissement Michel et c’est très pratique pour descendre en ville. Nous venons de trouver la solution”, a conclu une mère de famille avec un large sourire.