Algérie

Ouverture du Salon des peintres de l'Oranie: De l'art sous la «kheima» de l'hôtel Phoenix


Une foule nombreuse s'est retrouvée jeudi dans l'après-midi pour le vernissage du Salon des peintres de l'Oranie. En effet, pas moins de 51 peintres oranais, appartenant à plusieurs générations de plasticiens et se réclamant de plusieurs écoles picturales, ont exposé leurs toiles dans la grande «kheima» de l'hôtel Phoenix qui abrite cette manifestation du 12 au 17 juin courant. Dans une allocution avant l'ouverture de l'exposition, le commissaire de cette manifestation a signalé qu'au départ uniquement quinze peintres étaient inscrits au programme. Mais vite les organisateurs se sont vus débordés par les sollicitations des peintres de la ville d'Oran. Ce qui lui fera dire qu'Oran manque terriblement d'espaces d'expression artistique. Notons que ce salon devait initialement se tenir le 8 juin pour marquer la Journée nationale de l'artiste. Mais faute de parrainage institutionnel, les organisateurs l'ont décalé de quatre jours. De l'avis de plusieurs personnes qui se sont déplacées pour découvrir cette exposition, le nombre impressionnant de toiles, plus de cinq cents, selon un des organisateurs, a quelque peu rendu difficile l'évolution entre les stands des peintres exposants. Mais on notera que la génération des «doyens» déjà consacrés depuis longtemps a quand même bénéficié de quelques égards en ce qui concerne l'emplacement. Ainsi, Mme Ferhat Leila, Benmansour, Zodmi et Selka ont été placés en face de l'entrée principale de la «kheima». A cet égard, Selka Abdelwahab, un ancien directeur de CEM actuellement en retraite, a exposé juste quelques toiles se distinguant toutes par la prédominance d'un bleu virant vers le sombre. Le choix de cette couleur laisse transparaître la nostalgie des sujets peints, puisés tous dans un Oran mythique ou mythifié. Ce peintre, connu aussi par ses sculptures, se réclame ouvertement du figuratif. Belabdi Miloud, un sociologue, ancien cadre des impôts et professeur de guitare, a lui aussi choisi de limiter ses toiles dans cette exposition. De par les couleurs usitées et les sujets traités dans ses toiles, même le néophyte peut distinguer deux styles: le premier inspiré du patrimoine national, où des motifs notamment berbères baignent dans des couleurs chaudes. De l'autre côté, des toiles de couleurs froides où l'on peut déceler des inspirations cubistes notamment. Miloud est autodidacte, il faut le souligner. Parmi les jeunes, soulignons la présence de Mlle Lakhdari Malika qui a présenté cette fois-ci des toiles relevant de l'abstrait. Cette jeune fille essaye coûte que coûte de se faire une place sur l'échiquier artistique local puisqu'elle est de toutes les expositions. Visiblement, elle bénéficie du soutien de sa famille: sa mère était présente dans son stand lors de l'ouverture de cette exposition. Trois autres peintres participant à cette manifestation se distinguent ne serait-ce que par leur revendication d'appartenir à un courant pictural. Ils se disent concepteurs du courant «Tadyert» «ou new-awcham). Passons sur les maladresses de leur tentative de conceptualiser leur travail surtout quand ils se réfèrent à l'un des plus importants courants picturaux de l'Algérie indépendante né à la fin des années 70 et qui avait pour têtes d'affiche Martinez et Mesli. Il faut reconnaître que sur le plan visuel, leurs toiles exposées dans trois stands différents sont agréables à voir et surtout reposantes. A commencer par les dimensions des toiles: le 80 cm par 80 cm est un principe de base, selon Ouslimani, un des animateurs de ce courant. Pas très chargées, incorporant des signes et des lettres, elles peuvent se prêter à la lecture. Sans prétention, le docteur Tourabi Mohamed Faïz expose quelques compositions sur des toiles blanches, dont une nous renseigne sur sa profession de médecin. Shahrazade, une jeune femme partagée entre la peinture et la transformation des objets les plus hétéroclites en objets d'art, a elle aussi opté pour des toiles d'inspiration très libre. Dans certaines d'entre elles, le mariage des couleurs réduit les formes au second plan. Sa peinture est très apaisante parce que ne prétendant délivrer aucun message.
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