OUVERTURE DU PROCÈS DES AUTEURS PRESUMES DE LA TENTATIVE D'ENLÈVEMENT ET L'ASSASSINAT DE L'ENTREPRENEUR HEND SLIMANA À TIZI-OUZOU Des aveux et beaucoup de subterfuges

Ajourné une première fois en juin dernier en raison de la défection de l'avocat d'un des prévenus, le procès des membres du gang présumé, auteur de la tentative de kidnapping et de l'assassinat de l'entrepreneur Hend Slimana, en novembre 2010, s'est ouvert hier et eu égard au lourd dossier entre les mains des magistrats et du nombre d'accusés, il faut s'attendre à ce que le procès dure deux à trois jours.
Ce qui constitue sans doute le procès le plus attendu de l'année à Tizi-Ouzou. Il s'est donc ouvert, hier, avec la lecture du long arrêt de renvoi à travers lequel les nombreux présents dans la salle d'audience ont eu le loisir de prendre connaissance de faits ayant de quoi inspirer bien des scénaristes. Des faits qui remontent à près de deux ans, lorsqu'un de ces enlèvements de la longue série qui alimente la chronique de façon quasi cyclique en Kabylie, depuis six ans maintenant, a mal tourné avec la mort de Hend Slimana, un entrepreneur de 48 ans à l'époque, dont la tentative d'échapper à ses ravisseurs a été mise dramatiquement en échec par une balle de kalachnikov, alors que le cousin et accompagnateur de la victime a été kidnappé avant d'être libéré sous la pression des populations de toute la région. Sans apporter un plus grand éclairage à ce qui était déjà établi, l'audition des premiers accusés aura tout de même réussi à lever le voile sur pas mal de détails. Ainsi, le premier prévenu appelé à la barre, C. Youva, a presque réussi à déconcerter tout son monde en faisant tout pour qu'il soit jugé en «qualité» de terroriste. Il tentera de faire accréditer la thèse selon laquelle il était obligé par des terroristes de collaborer avec une sériat d'Al Qaïda dénommée sériat Ath Djennad, dont personne n'a jamais entendu parler puisque tout simplement elle n'existe pas. Manœuvre qui n'a pu passer, la présidente comme tous les présents ayant compris que l'accusé tentait de bénéficier des dispositions légales en vigueur dans le cadre de la réconciliation nationale. C. Boussad, celui qui dirigeait et préparait le coup à partir de la prison d'Aflou où il purgeait une peine de huit ans, et son acolyte H. Sadek, un licencié en droit et étudiant de deuxième année en magistère, ont eux également été entendus, confirmant en très grande partie les faits établis, bien qu'ils aient tout mis en œuvre pour s'affranchir ou tout au moins minimiser leur participation dans la tentative d'enlèvement et l'assassinat de l'entrepreneur en travaux publics et bâtiment Hend Slimana en novembre 2010. Leur arrestation et celle de leurs douze complices, dont deux sont en fuite, ont été rendues possibles, trois mois après le drame, suite à un banal accident de la circulation impliquant une Volkswagen Golf trois mois après le drame, véhicule appartenant à C. Boussad, le fameux cerveau qui a tout manigancé lorsqu'il purgeait une peine de prison à Aflou. Les enquêteurs de la gendarmerie de Fréha sont arrivés à établir de nombreux liens entre ce dernier et les faits plus ou moins liés à l'affaire Slimana pour enfin démêler l'écheveau qui vaut aujourd'hui à ce gang de passer devant les magistrats du tribunal criminel pour répondre de chefs d'accusations aussi lourds qu'assassinat volontaire avec préméditation, kidnappings pour réclamer des rançons, vente et détention illégale d'armes à feu et de munitions et blanchiment d'argent. Des faits qui devraient requérir de longs débats pour au moins trois jours, selon les prédictions de juristes et autres nombreux présents au procès, et qui ne concernent pas que l'affaire Slimana seulement puisque plusieurs kidnappings, faux barrages et autres attaques contre des bars dans la partie est de la wilaya de Tizi- Ouzou leur sont attribués.