Les historiens Ali El Kenz, Madjid Merdaci, Mohamed El Korso et le Français Gilles Manceron, l'anthropologue Paul Pandolfi ont traité de l'histoire coloniale française sous toutes ses facettes.La faculté des sciences sociales et des sciences humaines de l'université du 20-Août 1955 de Skikda a organisé, lundi et mardi derniers, un colloque international interdisciplinaire sur l'histoire de la révolution algérienne. Cette 8e édition a été placée sous le thème : "Savoirs, altérité, idéologie et pratiques coloniales en Algérie". Ils étaient nombreux à y participer.
On notera la présence des chercheurs, écrivains et historiens de renom tels Ali El Kenz, Madjid Merdaci, Mohamed El Korso et d'autres historiens et le Français Gilles Manceron, l'avocat des Algériens victimes des évènements du 17 octobre 1961 et qui a traité Papon de "criminel de l'humanité" ainsi que de Paul Pandolfi, ex-coopérant technique en Algérie, enseignant la langue française. L'anthropologie, la sociologie et l'histoire coloniales française au service de la désorganisation-réorganisation du territoire, de l'identité et de la culturelle algérienne, le rôle de la psychiatrie coloniale française, l'aménagement colonial du territoire national et ses conséquences sur la désorganisation géoéconomique et sociale de l'Algérie et la problématique de l'altérité sont autant de thèmes abordés lors de ce colloque. C'est le recteur de l'université de Skikda Dr Ali Kouadria a ouvert les travaux de cette rencontre, en présentant une communication ayant traité de la stigmatisation du colonisé, soubassement de l'idéologie coloniale en Algérie.
Pour sa part, Gilles Manceron a axé son intervention sur le passage du lobby colonial au lobby postcolonial en France. Il dira à ce propos : "Une continuité entre le travail de promotion que faisait un certain nombre d'intérêts et ce qui se passe depuis 50 ans dans la société française avec à nouveau un travail pernicieux et qui tend à faire endosser par le pays, un certain nombre de représentations issus de l'époque coloniale perdure jusqu'à aujourd'hui".
Plus loin, Il rajoutera que la colonisation française s'est toujours déguisée derrière le discours du progrès. Quant à Ali El Kenz, il s'est penché sur la société algérienne, entre les victoires sur le passé colonial et les enjeux du néocolonial.
L'historien de l'université de Constantine Madjid Merdaci a abordé, pour sa part, "Les Algériens au miroir de l'histoire: dits, silences, occultations et manipulations". Mohamed El Korso de l'université d'Alger, a présenté une communication sur l'histoire, la mémoire et la politique qui parle du hold-up de la France sur l'histoire, en évoquant le cas de l'Algérie entre 1830 et 2009.
L'anthropologue Paul Pandolfi, directeur de la maison des sciences de l'homme, qui a une bonne connaissance sur les populations Touareg pour avoir séjourné à Tamanrasset pendant 4 années, a traité du stéréotype targui, à savoir la représentation dont bénéficient les Touareg dans le discours colonial qui leur accorde une image très positive, très valorisée, proche de celle des Européens et qui va progresser, tout en stigmatisant les populations "indigènes" à savoir les Arabes.
Par ailleurs, on citera d'autres thème traités comme Le rôle du génie militaire dans l'urbanisation de l'Algérie, de Khedidja Boufenara, La naissance de la question confrérique de Aziz Sadki et l'ambivalence des idéaux romantiques chez quelques écrivains français célèbres du XIXe siècle, de Abdallah Bekkouche et bien d'autres qui ont transporté la bibliothèque centrale de l'université de Skikda dans un climat de mémoire.
A. B
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Posté Le : 30/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abderrahmane BOUKARINE
Source : www.liberte-algerie.com