L'administration fiscale prévoit d'ouvrir, durant le 1er semestre de
l'année en cours, une quinzaine de centres des impôts et une quinzaine de
centres de proximité à travers plusieurs régions du pays.
Le Directeur général des impôts tient, en premier, à rappeler qu'à partir
de 2006, «nous sommes partis vers la baisse de la pression fiscale et ce, en
instituant de nouveaux régimes fiscaux». C'est ainsi que le ministère des
Finances a décidé, selon Abderrahmane Raouya, la création de la Direction des grandes
entreprises (DGE) «pour permettre à ces entreprises de s'acquitter de leurs
impôts sans trop de difficultés». Et dans cet ordre de simplification du
système fiscal, il a été créé des centres des impôts (dont celui de Rouiba est le centre pilote), pour gérer les dossiers des
entreprises moyennes alors que les centres de proximité prennent en charge, eux,
les petites entreprises, «c'est-à-dire les entreprises qui sont soumises au
régime déclaratif». Le premier responsable des impôts affirme que «ces nouvelles
structures modernes et totalement informatisées allègent considérablement la
pression fiscale sur les entreprises et aussi diminue la lourdeur des
contentieux». Il est convaincu, qu'aujourd'hui, les services des impôts
encadrent «convenablement» les entreprises. «On se retrouve avec seulement 2%
de contentieux pour fausses déclarations», dit Raouya.
C'est la DGE qui
«ramasse» le plus de fiscalités puisque, dit son directeur Mohamed Ghenou, «ces entreprises constituent 10% de la population
mais elles sont rentables, nous collectons plus de 80% des impôts auprès
d'elles». «C'est avec ces entreprises qu'on travaille», renchérit Raouya. Pour leur part, les entreprises moyennes apportent
à l'Etat, selon les responsables du secteur, entre 40 à 60% d'impôts alors que
les petites entreprises sont à peine à 5%. Pour ces responsables, «les choses
se font aujourd'hui d'une manière plus claire, plus transparente et plus
rapide». Ils rappellent que depuis 2006, «les entreprises sont soumises à une
seule formalité et un seul impôt à payer». Il est souligné alors que «la
fiscalité ordinaire est plus importante que la fiscalité pétrolière». L'Etat a
engrangé en 2011 plus de 1.600 milliards de dinars de fiscalité ordinaire, en
hausse par rapport à 2010 où il a encaissé 1.400 milliards de DA parce que, dit
Raouya, «on a simplifié la procédure et on a repensé
le système avec la création de la
DGE».
C'est ainsi qu'il annonce l'ouverture, durant le 1er semestre de 2012, d'une
quinzaine de centres d'impôts (à l'exemple du centre pilote de Rouiba) et une quinzaine de centres de proximité au niveau
de plusieurs villes. «L'idéal est d'avoir ces centres à travers l'ensemble du
territoire national pour simplifier davantage le système. Il est prévu d'en
créer 250 (toutes catégories confondues) d'ici à l'horizon 2017», dit Raouya en rappelant que «c'est la 3ème loi de finances (la LF 2012 incluse) qui contribue
à la baisse de la pression fiscale». Il attire l'attention, à cet effet, qu'«en
2007, le ministère des Finances avait décidé d'élargir et de simplifier le
barème des tranches d'imposition de l'IRG qui sont
passées de 5 à 3 tranches». Il reste persuadé que les procédures et les
services fiscaux nécessitent davantage de performances «humaines et
matérielles». Il estime, par exemple, que «de par le monde, il existe un seul
taux de TVA, ce qui assure une bonne gestion de cette taxe. Mais quand il y a
des taux différents, il est normal qu'il y ait des distorsions et que les
opérateurs aient des difficultés». Il tient à rappeler que «jusqu'en 1990, nous
avions 18 taux, un effort considérable a été déployé dans le cadre de la
réforme fiscale pour qu'on arrive à 5 taux. C'est une grande évolution. Mieux
encore, en 2002, nous sommes passés à deux taux, un normal qui est de 17% et le
second réduit qui est de 7%».
Même si le DG des impôts pense qu'il est possible d'arriver à un seul
taux, «ce qui sera une grande performance et pour le contribuable et pour
l'Etat», il n'est pas dit que le gouvernement franchisse le pas dans ce sens en
raison de considérations politiques et sociales qu'il ne peut se permettre
d'éluder, du moins pour l'instant. En effet, les spécialistes estiment que «si
on passe à un seul taux de TVA, les prix peuvent s'envoler considérablement, ce
qui n'est pas pour assurer la paix sociale tant recherchée».
L'on reconnaît d'ailleurs que pour ces mêmes raisons, «la
commercialisation de plusieurs produits évolue en dehors de la TVA». C'est dire que la
performance de l'administration fiscale dépend étroitement de l'évolution de l'environnement
politique, économique et social du pays. On apprendra au passage, par ailleurs,
qu'en 2013, le gouvernement prévoit d'instaurer un nouveau régime d'imposition
aux produits indirects, c'est-à-dire l'or, les alcools et les tabacs. «L'Etat
est très regardant sur ces indirects, c'est pour cela qu'il est prévu de revoir
la législation qui régit leur commercialisation», nous dit-on.
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Posté Le : 05/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : G O
Source : www.lequotidien-oran.com