Alger abrite la première semaine culturelle de la ville iranienne d'Ispahan prévue du 18 au 25 juillet 2010
Pour les Iraniens, la ville d'Ispahan est la moitié du monde. Et cette moitié là est à Alger. Depuis dimanche 18 juillet et jusqu'au 25 du même mois, la capitale abrite la première Semaine culturelle de la deuxième ville d'Iran, Ispahan. Ils sont 90 artistes représentant une dizaine d'expressions artistiques à débarquer en Algérie. C'est la première fois que l'Iran envoie à l'étranger une délégation culturelle aussi importante. Dimanche soir, à la salle Ibn Zeydoun, à Riadh El Feth à Alger, à l'ouverture de cette Semaine, Khalida Toumi, ministre de la Culture, a évoqué « la fraternité véridique » qui lie l'Algérie à l'Iran. Elle a rendu hommage à « la culture distinguée » de la civilisation perse et la beauté d'Ispahan, une ville qu'elle a visitée il y a deux ans. « Ispahan, cette citadelle de la civilisation humaine, ce paradis de l'univers, la capitale des rois et des artistes », a-t-elle dit.Shah Abbas, selon les historiens, aurait voulu construire cette ville, qui était capitale de l'Empire perse à l'époque des Safavides, à l'image des cités du paradis décrites par le Coran. Khalida Toumi a cité des noms de ceux qui ont contribué à la grandeur de la Perse, à l'image de l'écrivain Abou Faradj Al Asfahani (célèbre par son livre à scandales, Kitabou el aghani), du poète Imadou Dine Al Asfahani, et des savants tels qu'El Farabi, El Ghazali, Ibn Sina, Al Boukhari et Al Bayrouni. « Je souhaite la bienvenue à ceux qui sont venus rafraîchir notre été chaud, arroser nos espaces assoiffés d'esthétique », a-t-elle appuyé. Dans la foulée, Khalida Toumi a rattrapé une faille du ministère des Affaires étrangères en condamnant le double attentat de Zahedan du jeudi 15 juillet. Qualifiant l'attentat de lâche, elle a rappelé la lutte de l'Algérie contre le terrorisme « pendant quinze ans ». « Grâce à cette résistance, l'Algérie peut vous accueillir aujourd'hui. L'Algérie comprend ce que vous ressentez aujourd'hui. Le but du terrorisme est de paralyser la société par la terreur et de déstabiliser l'Etat », a-t-elle ajouté.Selon Mohamed Reda Dhaker, gouverneur d'Ispahan, l'Iran est appelé à renforcer les relations avec l'Algérie dans les domaines des sciences, de la culture et de l'économie, et d'organiser des conférences communes. « Je suis convaincu que cette Semaine culturelle est le début de ce processus », dira-t-il. La troupe de musique traditionnelle, dont le nom en persan signifie « Voix de l'amour », a entamé son récital avec un chant en hommage à l'Iran, « le pays de l'espoir ». Munie de tunbak (derbouka), daf (une sorte de bendir), le bozok (rebab) et centor (citare), tarbass (guitare) et violon, la troupe a plongé les nombreux présents dans une ambiance de musique savante. Musique que partagent plusieurs nations de l'Asie et de l'Orient, à l'image de la Turquie, le Turkménistan, le Pakistan et l'Azerbaïdjan. Le voix particulière de Mouchtabah Askari, une véritable star dans son pays, fut l'exemple de cet art profond du chant que cache encore l'ancienne Perse. « Ce n'est pas la première qu'on vient en Algérie. Nous avons déjà participé au Festival de musique andalouse à Alger en 2008. Nous avons animé des concerts au Qatar, aux Emirats et au Koweït. Nous y avons même interprété des chansons arabes et des madaî'h », nous a précisé Nabil Youssouf, musicien.La troupe animera deux autres concerts à Boumerdès, le 20 juillet, et à Constantine le 22 juillet. Plusieurs expositions sont organisées durant cette Semaine. Au Bastion 23, les amateurs du tapis persan apprécieront les motifs artistiques de la région d'Ispahan (l'expositon est ouverte de 13h à 20h). Le célèbre miniaturiste Farshtchian sera avec onze autres plasticiens au Musée national des beaux-arts. Leurs 'uvres seront exposées chaque jour jusqu'à 18 heures. Aux niveaux 108 et 104, ainsi qu'à l'Agora du complexe Riadh El Feth, le public pourra découvrir des travaux de dinanderie, de marqueterie, de calligraphie, de céramique (Ispahan est connue par les kashi, ces fameuses céramiques bleues qui recouvrent les parois des mosquées) et de sculptures sur pierres précieuses. La poésie d'Al Ferdaoussi sera aussi à l'honneur avec une déclamation publique autour d'un café traditionnel. Au même endroit, une exposition de photos et une démonstration de sport iranien ancien seront organisées également. Le 24 juillet, un concert de musique en fusion entre l'Orchestre régional d'Alger de musique andalouse et la troupe de musique d'Ispahan sera donné au Théâtre Fadila Dziria, de l'Institut supérieur de musique (INSM), en face du Bastion 23, à partir de 21 heures. A noter également la projection, ce soir à 18 heures, à la salle Ibn Zeydoun, du film Dhilal basatin el-madina (L'ombre des jardins de la ville) de Laâtach Zemzem.
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Posté Le : 20/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Fayçal Métaoui
Source : www.elwatan.com