Algérie

Ouverture aux compétences du secteur privé



Il est de notoriété publique, que la fonction supérieure de l'Etat, a de tout temps été le talon d'Achille de la gestion de l'administration publique. Figée depuis des décennies dans le même modèle de gestion, cette dernière s'est déployée essentiellement sur l'unique assurance du fonctionnement des institutions, sans vision claire de développement sur le moyen et long terme, et notamment sans inscription d'objectifs en matière de modernisation et de compétence. Dépourvu de toute ambition d'amélioration, la fonction publique est devenue synonyme de stabilité financière et de plan de retraite assuré, sans efforts et surtout sans efficacité. Les lenteurs administratives et la faiblesse des repères de recrutement témoignent, en plus d'un clientélisme fortement soutenu par les passe-droits, d'une situation catastrophique en matière de service public. La rigidité de ce système a fini par engendrer, une espèce d'exode de l'élite, affaiblie et outrée par un hideux chantage, imposé par une caste de fonctionnaires dont le seul projet était sans conteste de garder le pouvoir, et d'imposer les règles de gestion, qui allaient par la suite s'avérer, les règles de la corruption et de la bureaucratie.Résultats des courses: les récents scandales financiers impliquant de hauts responsables de l'Etat reflètent de façon claire, à quels desseins étaient vouées les politiques publiques, et comment a été intensifiée la marginalisation des compétences et des valeurs stables de l'élite algérienne. Cela étant, avec les derniers développements politiques et sociaux qu'a connus le pays, le retour vers la valorisation des compétences et de l'efficacité de l'élément humain dans la gestion des affaires du pays est plus qu'indispensable. La concrétisation des réformes engagées et la mise en place de nouveaux paradigmes de gestion, à même de permettre de rompre avec ces pratiques dans le sillage du processus démocratique et constitutionnel, imposent de nouvelles approches plus en adéquation avec les urgences de l'heure.
À cet effet, le gouvernement a examiné lors de sa réunion du mercredi, présidée par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, un projet de décret exécutif permettant «aux compétences algériennes exerçant, notamment dans les entreprises privées et des fonctions libérales d'accéder à des fonctions supérieures de l'Etat». Une première en Algérie, du fait, que les portes de l'administration publique étaient hermétiquement fermées aux cadres issus du secteur privé, et une farouche opposition était dressée face à toute composition ou collaboration entre les deux secteurs. Encore une fois, nul besoin de préciser que les raisons de cette position, cachaient en réalité une grande crainte de voir tout le système de spoliation mis en place depuis des lustres, tomber sous les effets de la compétence et de la clairvoyance. Du simple fait que l'avènement de compétences avérées dans les fonctions supérieures de l'Etat éradiquerait de facto les procédures et les pratiques controversées et irrégulières et mettrait fin à l'ère de l'impunité, qui a été à l'origine du déclin économique du pays.
Par ailleurs, dans le détail, le communiqué des services du Premier ministère, précise que «ce projet de décret exécutif a pour objet de modifier les dispositions de l'article 21 du décret exécutif n°90-226, relatives aux conditions de nomination dans les fonctions supérieures de l'Etat en vue de permettre aux compétences algériennes exerçant dans les autres secteurs d'activité, notamment dans les entreprises économiques privées et les fonctions libérales et institutions internationales, d'accéder à ces fonctions, et de recourir aux compétences ayant la technicité et l'apport pouvant s'avérer nécessaires aux objectifs de l'amélioration de l'efficacité de la compétence et de la modernisation de l'administration publique».


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