Algérie

Outrances, outrages!



Outrances, outrages!
Israël tue au quotidien les Palestiniens, un peuple sans patrie, sans Etat, sans gouvernement, sans armée: normal! L'Etat hébreu a la droit de se défendre, nous assurent, pète-sec, les puissants qui se trouvent du bon côté de l'interprétation du droit international. Une rébellion fomentée, financée et armée de l'étranger, massacre, sans discontinuer, le peuple syrien. Les mêmes puissants exigent le départ du président de la Syrie. Ce parallélisme peut être étendu à d'autres dossiers comme le Sahara occidental, le Kurdistan turc quand c'est la lecture qu'en font les «puissants», qui prime sur tout autre considération. Aussi, les cas palestinien et syrien sont devenus, par la force des choses, des cas d'école. En effet, les Palestiniens spoliés de leurs territoires, déniés dans leurs droits, luttent depuis des décennies pour faire reconnaître leur droit à la fondation d'un Etat indépendant. Au moins pour se conformer à ce droit international au nom duquel la Palestine historique a été partagée entre un Etat juif et un Etat arabe. 67 ans après le partage, les Palestiniens attendent toujours la mise en oeuvre de la résolution 181 du 29 novembre 1947 portant partage de la Palestine, non appliquée à ce jour, faisant du peuple palestinien un peuple apatride. En 67 ans, Israël est devenu une puissance nucléaire, la seule puissance militaire de fait au Moyen-Orient, quand le peuple palestinien dépossédé de ses droits, se heurte à ceux qui créèrent l'entité sioniste et font obstacle à la fondation de l'Etat palestinien. Aujourd'hui, le Conseil de sécurité - impuissant à faire appliquer par Israël ses résolutions inhérentes au contentieux palestino-israélien - met sur le même pied d'égalité une puissance nucléaire (Israël) et un mouvement de résistance populaire (Hamas). C'est cela la démocratie des puissants qui condamne la résistance palestinienne à l'occupation étrangère et absous Israël de ses crimes de guerre et contre l'humanité. Dès lors, faut-il s'étonner qu'un président américain, toute honte bue, réitère le «droit» d'Israël de «tuer» - il s'agit bien de tuerie, car il suffisait à l'Etat hébreu de sommations au regard de l'inégalité des forces en présence - feignant de croire qu'un pays qui met en branle ses forces aériennes, terrestres et marines pour contrer des tirs de roquettes respecte le droit international. Sur un autre plan, mais avec la même philosophie, nous avons le cas syrien qui remet en cause tous les préceptes jusqu'ici admis sur le droit des peuples, sur la liberté, sur la démocratie. Ne nous y trompons pas, le président syrien, Bachar Al Assad est loin d'être un enfant de choeur, mais la manière avec laquelle on veut le déloger est, outre inappropriée au regard des lois internationales, grossière, inopportune et surtout fait fi des règles de démocratie que les «puissants» prétendent nous enseigner. Si les Etats-Unis ont adopté une politique tordue dans le conflit israélo-palestinien - sans rapport avec leur situation d'hyperpuissance mondiale, membre permanent du Conseil de sécurité - il en est de même pour la France - également membre permanent du Conseil de sécurité - en rapport à la situation en Syrie. Prenant fait et cause pour la rébellion syrienne - répétons-le: financée, armée et entraînée par l'étranger, ce qui équivaut à une agression extérieure contre l'Etat syrien - Paris, en écho à une rébellion loin de représenter le peuple syrien, exige aussi le départ du président Assad. En fait, le président Hollande s'est glissé sans problème dans les bottes de son prédécesseur de droite, Nicolas Sarkozy. Car, à quel titre un chef d'Etat étranger peut-il exiger d'un homologue étranger de quitter son poste' Un tel ordre d'un chef d'Etat à l'encontre d'un autre chef d'Etat n'est-il pas, au mieux, farfelu, au pire, une ingérence inadmissible dans les affaires internes d'un Etat indépendant, membre de l'ONU' Ainsi, Hollande démocrate s'il en est, a le cran de décider à la place du peuple syrien. Incroyable! Du jamais-vu en diplomatie. C'est également valable pour le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan et son homologue qatari, Cheikh Hamad bin Jassim al-Thani - dont le pays finance et arme la rébellion syrienne au vu et au su d'une «communauté internationale» hypocrite qui reste silencieuse - qui ont sommé M. Assad de partir. Et ce sont eux qui parlent de démocratie! Nous vivons une époque où la puissance des armes et de l'argent fait loi. Hélas!


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