Oumakhlouf fait un tabac à Béjaïa

En vente chez les disquaires depuis quelques semaines, ce nouveau produit ne laisse pas indifférents les amoureux de la chanson kabyle. Au total, dix titres qui sont aussi captants les uns que les autres et oeuvre du chanteur kabyle, Abdellah Oumekhlouf. Loin de verser dans les reprises comme beaucoup d'autres, Oumekhlouf a fait appel à son génie d'écriture et de composition pour arriver après d'immenses sacrifices à accoucher d'un produit de qualité qui n'a rien à envier à ses précédents.Fidèle à lui-même et à son style particulier, Oumahklouf a brodé des thèmes variés sur un fond musical fait de belles mélodies d'une variété d'instruments, dont le synthé, le violon et le mandole. Les écouter équivaut à un voyage dans les méandres de la vie avec ses hauts et ses bas. De la première chanson A Tahwawit, «celle qui aime la vie» jusqu'à Taqsit uderghal, l'histoire d'un non-voyant en passant par, Aken nekhdem kif kif, Tewâar thit Tajemilt iwfenane ou encore Ruhent Laâwayed, l'artiste vous emmène dans les péripéties de la vie soulevant autant de problèmes sociaux induits par la modernité et beaucoup de facteurs. Comme tous les artistes kabyles, Oumakhlouf oeuvre son album par une chanson qui sied à la période estivale faite de femmes de tous genres. Agrémenté de youyous, Tahwawith traite ceux et celles qui aiment la vie. Sans porter de jugement, l'artiste fait un constat des moeurs actuels avant de vous emmener avec Aken nekhdem kif kif, une chanson qui traduit la dualité du bien et du mal, le choix entre le coeur et la raison, le combat entre le péché et le licite. Une réalité qui n'échappe à personne, mais lorsqu'elle est traduite par des mots sur un fond musical doux, on comprend bien. Comme tout être humain qui grandit, l'artiste sent le poids des années et regarde déjà dans son rétroviseur. La jeunesse n'est plus là tout comme ces belles années d'insouciance. C'est la thématique de la 3e chanson. Tajemilt iwfenane est un hommage que l'artiste rend à tous ceux et celles qui l'ont bercé dans son enfance et sa jeunesse et qui ont créé en lui cette envie de chanter et de composer.Une revue d'artistes, en somme, qui ont marqué de leur empreinte la chanson kabyle. La superstition, la perte de repères et la disparition des traditions et coutumes sont d'autres thèmes chers à l'artiste qui conclut son album par un hommage à la région qui l'a vu naître et grandir et rend hommage à son père, implorant ses frères de rester unis, allusion à la déchirure qui mine la société. A noter que les dix chansons et la musique sont l'oeuvre de l'artiste.