Algérie

OUM EL BOUAGHI : Entre tranquillité bienveillante et contrebande



OUM EL BOUAGHI : Entre tranquillité bienveillante et contrebande
Il est 16h, à Oum-El-Bouaghi, appelée à partir de 1930 Camp-Robert, du nom d'un maréchal français. La ville est noyée sous la verdure, le calme. Ici la propreté règne. Les rues sont vastes et l’aspect architectural de la ville n’a pas été trop amoché, comme c’est le cas de la majorité de nos villes.  Même le ciel est clément. Ce jour-là, la température ne dépasse pas 27° alors qu’au nord du pays le mercure affichait 34°. Cette fraicheur s’explique par le fait que la ville est située à 1600 mètres d'altitude. En outre, « djebel Sidi R’ghiss » procure beaucoup de fraîcheur. Ici, le climat est semi-aride. Les hivers sont froids avec des épisodes neigeux tandis que les étés sont très chauds et secs du fait de l'éloignement de la mer. Deux heures plus tard, la ville s’anime étalant son charme. Contrairement à certaines villes côtières, tous les commerces sont encore ouverts. Des familles entières prennent d’assaut les glaciers de la ville.Celles-ci, situées dans les espaces verts du côté sud de la ville affichent «complet».  «C’est une habitude ancestrale chez les gens de cette ville. Même durant les années de terrorisme, nos ennemis ne nous ont pas fait peur», lance un commerçant.La ville située sur un axe routier stratégique a peut-être créé une ambiance sociale et commerciale. C’est le point de ralliement en venant des wilayas de Constantine, Guelma, Souk-Ahras et des wilayas du Sud-Est, à savoir Khenchela, Tébessa et Batna. Mais cette position à son revers : certains commerçants affichent clairement leur mécontentement face à la contrebande aux frontières de la Tunisie. Et les conséquences de ce trafic se voit dans les vitrines des magasins : concentré de tomates, couscous, pâtes alimentaires, huile de table, sucre et friandises orientales…Et parfois, ce sont les commerçants eux-mêmes qui s‘en approvisionnent. Ils le reconnaissent d’ailleurs. « Avec de l’argent, on peut même créer son propre réseau de distribution de marchandise tunisienne», atteste un commerçant.  Mais il y a aussi la marchandise algérienne qui inonde le marché tunisien. «La route de Tunisie est parsemée de pistes aussi périlleuses les unes que les autres qui prennent racine à Tébessa et Khenchela. Elles traversent nos frontières pour déboucher sur des villes tunisiennes qui représentent de véritables aspirateurs de nos richesses. Les populations tunisiennes de la bande frontalière trouvent leur compte dans cet approvisionnement en olives, en poudre à canon, en produits agroalimentaires, cheptel, rond à béton, et même en drogue et armes à feu», affirme un officier de police. Mais, c’est beaucoup plus le trafic de carburant qui est en vogue ces dernière années. Il devient de plus en plus fréquent. Les pénuries sont fréquentes ici, surtout en été, haute saison pour la contrebande. Entre la demande réelle de la population locale et celle des routiers, les quatre pompes à essence, alimentées par Naftal à raison de 55 000 l/jour ne suffisent pas'!


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