Oulhaça: M'kadem Boualem n'est plus

Dire que tous les gens qui le connaissaient ou en ont entendu- parler savaient qu'il était centenaire ! Et comme dit un adage populaire : c'est à leur mort que tout se dévoile. Lui, il s'appelle Chatibi Boualem. Il est né en 1902 près de Mascara. Son neveu (Ammi hadj Ahmed, 84 ans, sis Plage du Puits) témoigne que son père lui avait raconté que son père (le grand-père d'Ahmed) ne s'était décidé à aller enregistrer son frère Boualem à l'état-civil qu'une fois âgé de 14 ans.

D'ailleurs, c'est la principale mention portée sur son extrait de naissance : «Enregistré en 1914 à l'âge de 12 ans». Après la mort de sa mère Zineb (une femme de Zouanif décédée et enterrée près de Mascara), Ammi Boualem était revenu, avec son père, vivre sur les terres de ses oncles maternels, région où auparavant son père, originaire de Mascara, était venu apprendre le Coran. Avant sa mort, Ammi Boualem vivait tranquillement avec sa fille cadette près de Zouanif (commune d'Oulhaça), région qu'il n'a jamais voulu quitter malgré les insistances de l'un de ses fils pour aller vivre avec lui à… Oran. Et à 2 mois de sa mort, il avait toujours gardé une lucidité incomparable pour cet âge. Durant toute sa vie, il n'a connu que la terre et les champs. Il a été en outre gardien d'édifices publics. Il a même fait dentiste et arracheur de dents sur les lieux publics, notamment dans les souks hebdomadaires

Cependant, Ammi Boualem était plus connu sous le nom de «m'kadem Boualem» pour avoir joué un rôle très particulier mais important dans le domaine de l'information et de la communication. Il a été, durant plusieurs années, « barrâh el-hawita » (annonceur populaire). Il était chargé ou se chargeait d'annoncer les importants évènements comme les fêtes patronales, les évènements religieux, les unions matrimoniales, les arrivées d'enfants chez les familles (naissances) et même les transactions de terres ou autres.

Avec son unique femme, décédée en 1992, il a eu 10 enfants, dont 6 garçons (dont aussi l'aîné est octogénaire), qui ont donné une soixantaine de petits-enfants et largement plus d'arrière-petits- enfants et d'arrière-arrière…

Quant à ce qu'il aimait manger, son neveu dira qu'il adorait toujours s'alimenter de plats à base de lait et de pâtes alimentaires tels le coucous, mais il ne disait pas (rires) non au poisson, grillé surtout. Enfin, hadj M'kadem Boualem repose dorénavant au cimetière de Zouanif (commune d'Oulhaça) où il a été inhumé en début de semaine passée, en présence d'une foule nombreuse composée aussi de beaucoup de proches.