Algérie

Ouled Yaïche Une cité pas comme les autres



C'est une cité mitoyenne de l'université Saâd Dahlab, composée d'une vingtaine d'immeubles de quatre à cinq étages chacun, totalisant 520 logements, d'où le nom du quartier, et habités essentiellement par des enseignants universitaires. C'est une cité qui, jadis, avait un lustre et une aura exceptionnels dus au rang de ses habitants mais qui, au fil des ans, est devenue si délabrée qu'il est devenu presque risible de dire qu'on y habite. Il s'agit donc de la cité des 520 logements, une dénomination devenue commune en Algérie, comme si les chouhada ou les savants n'ont jamais existé. L'état de délabrement et de dégradation auquel est parvenue cette cité ne nous permet même pas de le décrire complètement. Les routes n'existent pas, il n'y a que des chemins de terre battue, boueux en hiver et poussiéreux en été, avec des ornières dans lesquelles on a peur de tomber sans pouvoir en sortir. Les espaces verts sont devenus inexistants et ils ont laissé place à des amoncellements d'ordures, de carcasses de réfrigérateurs ou d'autres appareils électroménagers jetés là, utilisés comme poubelles dans lesquelles les chats et les rats se repaissent en parfaite symbiose. Les chats sont si repus qu'ils ne cherchent plus à chasser les rongeurs pour se nourrir, et ces derniers déambulent en plein jour, prenant plutôt soin de ne pas se faire écraser par les rares voitures qui osent s'aventurer jusque-là durant la journée, car, aussitôt la nuit tombée, ils sont les maîtres des lieux. En outre, l'éclairage public illuminant jadis les allées de la cité n'est plus qu'un bon souvenir, ou plutôt une histoire que racontent les parents à leurs enfants qui ne les croient même pas. Un autre problème est venu rendre la vie plus difficile à ces hommes et à ces femmes qui sont censés bénéficier d'un peu de quiétude pour pouvoir transmettre la science et le savoir à nos enfants et préparer une relève digne de ce nom, quand des personnes, venues de nulle part, fuyant d'après elles le terrorisme et l'insécurité durant les années de feu, sont venues planter leurs baraques faites de matériaux divers, tout autour de la cité, rendant le paysage lugubre, déversant les eaux usées dans le lit de l'oued, à ciel ouvert, une partie allant même à travers les allées. Outre cette nuisance sur la santé des habitants, une autre nuisance, autrement plus dangereuse, est apparue: il s'agit de la délinquance sous toutes ses formes, allant du vol, à la drogue ainsi que l'atteinte aux bonnes moeurs. Les habitants de la cité, habitués au calme et en en ayant besoin pour se reposer, ne trouvent plus la quiétude. L'APC d'Ouled Yaïche avait bien promis de remédier à cet état, mais, hormis l'installation d'une seule benne à ordures et un début timide de réfection des routes qui mènent à la cité, n'a rien fait. En plus de tout cela, le réservoir de l'université, d'une capacité de 4.000 m3, alimenté par deux sources de Sidi Aïssa, perd d'énormes quantités d'eau potable par débordement, au moment où l'université en manque, et les déverse en haut des collines surplombant les baraques et la cité, rendant les chemins impraticables et les détériorant de jour en jour. Devant cet état de fait, les enseignants universitaires habitant la cité 520 logements lancent un appel pressant aux autorités concernées pour une prise en charge rapide de leurs problèmes, surtout dans le cadre de l'amélioration du cadre de vie du citoyen auquel a appelé le programme du président de la République.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)