Algérie

Ouled Hadja Maghnia


Portrait n Il est de ces groupes qui, à eux seuls, réussissent à semer les graines de l'ambiance, à chaque fois qu'ils montent sur scène et à chaque fois qu'ils vont à la rencontre du public.Ce public ne cesse de les réclamer, les ovationner. Ce groupe, qui est invité à chaque fois à la fête, sans lésiner sur l'énergie en vue de créer une ambiance détonante, chauffée, festive qu'il aime d'ailleurs la partager avec son public, a pour nom?: Ouled Hadja Maghnia. Celui-ci évolue dans le genre qui s'apparente au registre diwan, un genre très en vogue et prisé par les jeunes mélomanes.En fait, le genre du groupe qui est originaire comme son nom l'indique de Maghnia, est un mélange en parfaite harmonie de derdba, un style tirant son origine de l'extrême ouest du pays, d'une touche sahraouie, d'un soupçon de gnawi par-là, d'une pincée de «aâlaoui», de «aïssaoua»? Tout ce mélange de sons exprime toute la richesse et la diversité de la culture musicale algérienne. Cette culture est rehaussée, complétée, appuyée par le chant en chorale et l'interprétation de Youcef Merghache. «Notre musique s'inscrit dans la musique folklorique algérienne», explique Youcef Merghache, leader du groupe, avant de poursuivre?: «C'est une musique populaire qui trouve de bons échos auprès du public. Ce n'est pas du style gnaoui comme certains le pensent, nous n'utilisons pas le guembri qui est une pierre angulaire de la musique diwane, nous l'avons seulement utilisé lors de l'enregistrement d'anciens albums,?mais jamais sur scène. Nous avons parcouru un chemin de vingt ans qui a donné ses fruits, nous ne pouvons pas changer le style que nous avons créé et que nous avons rodé des années durant. Il se pourrait qu'un jour nous enrichissions l'orchestration, d'autres instruments à cordes comme le guembri, mais nullement de style.» Il faut dire que, par ce mélange puisé dans l'authentique patrimoine algérien, Ouled Hadja Maghnia a su créer sa propre empreinte musicale. Celle qui parvient à gagner l'attention et le c?ur du nombreux public auquel il va à la rencontre, se réjouit de l'écho qu'il a auprès du public. «Nous avons des fans qui achètent nos albums et nous écoutent à la radio», dit Youcef Merghache. Toutefois, Youcef Merghache déplore qu'il n'y a pas assez d'occasions de se produire sur scène. «L'artiste a besoin de monter sur scène, d'aller à la rencontre de son public pour nouer de forts liens avec lui», dit-il. C'est pour cela qu'il appelle à plus de forums et de concerts en mesure de favoriser ce genre de rencontres. «Il est vrai qu'il y a des festivals et d'autres événements culturels qui nous permettent de rencontrer notre public, mais il faut davantage de rendez-vous annuels, occasionnels», souligne-t-il. Pour lui, un artiste doit se produire tout au long de l'année. Notons que le groupe Ouled Hadja Maghnia, qui fête ses 20 ans de scène, n'arrête pas de gagner en notoriété, une reconnaissance artistique acquise notamment grâce à l'album Sali ala nabina, sorti en 2005. Mais, ce n'est qu'en 2008 que le groupe a commencé à animer des concerts. Son répertoire, à l'instrumentalisation rythmée basée essentiellement sur les percussions (la derbouka) et à laquelle s'ajoutent d'autres instruments, à l'exemple de du gumbri et des karkabous, est riche de plusieurs titres dont Zayrat el wali, Baba Mimoun ou encore Ya sidi Belahmar.L'originalité du groupe tient aussi de son jeu scénique?: celui-ci gratifie le public de plusieurs sortes de danses inspirées de «Koyo» du rituel gnaoui. Autre élément marquant, l'avancée des musiciens à la derbouka au centre de la scène est le geste qui mettait la foule en délire.


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