Algérie

Ould Kaddour, fin de cavale



Quelques jours seulement après avoir annoncé le lancement d'un mandat d'arrêt international contre lui, Ould Kaddour tombe entre les mains d'Interpol.La cavale d'Abdelmoumène Ould Kaddour, ancien P-DG de Sonatrach, n'a, finalement, pas duré trop longtemps. En effet, il a été arrêté hier, à l'aéroport de Dubaï aux Emirats arabes unis, alors qu'il revenait, selon des informations, de la capitale française. Poursuivi pour corruption, notamment dans l'affaire du très controversé rachat de la raffinerie italienne Augusta, la justice a émis un mandat d'arrêt international à son encontre.
L'ouverture du dossier du rachat de la raffinerie Augusta a été, pour rappel, rendue publique, par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, alors en visite à Hassi R'mel, dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et du 65e anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA).
Sur place, le Premier ministre avait annoncé que "le pôle pénal économique et financier de Sidi M'hamed a ouvert une enquête sur l'affaire de la raffinerie Augusta, dans laquelle un mandat d'arrêt international a été émis contre le principal accusé". Sans préciser, toutefois, le nom "du principal accusé", l'opinion publique s'était vite saisie de l'annonce pour désigner Abdelmoumène Ould Kaddour comme étant le prévenu. À noter que des collaborateurs d'Abdelmoumène Ould Kaddour ont été placés sous mandat de dépôt dans le cadre de cette même affaire. À l'image d'Ali Mazighi, ils sont poursuivis pour "dilapidation de l'argent public" et "abus de fonction". Vieille de 70 ans, la raffinerie Augusta, propriété d'ExxonMobil, a été rachetée, en 2018, 725 millions de dollars. Le prix d'achat a provoqué une polémique, notamment parmi les experts en la matière qui l'ont jugé "exorbitant", mettant en avant "la vétusté" des installations, mais aussi le risque pris par la compagnie nationale avec, en sus, un endettement de 250 millions de dollars, dont 100 millions destinés aux travaux de maintenance de la raffinerie installée en 1949 au sud de l'Italie. Les experts ont également évoqué les charges financières que le rachat a provoqué, sans pour autant assurer une plus-value pour la Sonatrach. Ould Kaddour avait, à l'époque des faits, défendu son choix par la nécessité "d'introduire" la compagnie nationale dans le circuit du raffinage, afin "de réduire la facture des importations des produits raffinés, comme le carburant". Une opportunité, selon lui, à ne pas rater, compte tenu, avait-il soutenu, "de la nécessité d'assurer une présence à l'international à Sonatrach".
Rien de tout cela. Des experts, dont d'anciens hauts cadres de la compagnie, ont vite fait de battre en brèche les arguments avancés par Ould Kaddour. D'aucuns parmi ces experts n'avaient défendu le choix de l'ex-P-DG de la Sonatrach. Abdelmoumène Ould Kaddour est le seul ancien responsable poursuivi pour corruption à être arrêté à la suite de l'émission d'un mandat d'arrêt international contre lui. Selon toute vraisemblance, l'ancien P-DG de Sonatrach sera transféré en Algérie pour son jugement. Rien n'est sûr pour le moment, puisqu'une procédure d'extradition doit être entamée par les autorités judiciaires. À moins que l'arrestation, plus précisément à Dubaï d'Ould Kaddour, ne réponde à des considérations que le commun des Algériens ne maîtrise pas.
Mohamed Mouloudj


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