Algérie

OULD KADDOUR DRESSE UN CONSTAT ALARMANT SUR LA GESTION DU GROUPE: Sonatrach:une administration!


OULD KADDOUR DRESSE UN CONSTAT ALARMANT SUR LA GESTION DU GROUPE: Sonatrach:une administration!
C'est un constat accablant qu'a dressé hier, le nouveau PDG de Sontrach sur l'état de la compagnie nationale des hydrocarbures. Pour la première fois, un haut responsable du groupe public s'exprime aussi ouvertement et sans réserve sur la situation interne de la plus grande compagnie algérienne en établissant un état des lieux peu reluisant.
Abdelmoumène Ould Kaddour a soutenu en effet en marge d'un brainstorming tenu au siège de la compagnie nationale, que «Beaucoup de choses ne sont pas normales au sein du groupe. A titre d'exemple le premier jour où j'ai été installé, j'ai eu la surprise de trouver sur le bureau du PDG précédent, donc mon bureau, des dizaines de parapheurs. Je me suis dit est-ce cela le métier de PDG de Sonatrach'», a-t-il affirmé. Et d'ajouter : «Çà démontre quoi ' Çà démontre que Sonatrach était et est toujours une entreprise purement bureaucratique et administrative et non pas économique». Plus loin encore, il reconnaît la gravité de la situation en soulignant que «c'est une enterprise qui est passée par des étapes difficiles, notamment depuis les années 2010 avec tous les scandales qui ont eu. Les gens étaient traumatisés». Le PDG de Sonatrach a révélé aussi que «les dirigeants ne fonctionnaient plus et ne prenaient plus de décisions. Ce qui était économique est devenu administratif. Pour prendre une décision, il fallait attendre beaucoup de temps. Or quand il faut prendre une décision à un moment donné, il faut la prendre, on ne peut se permettre d'attendre».
Ce constat est partagé également par le ministre de l'Energie. Ce dernier ne manque pas de dire que la Compagnie nationale des hydrocarbures doit se «restructurer» pour pouvoir répondre aux nouveaux défis auxquelles elle fait face actuellement. La situation de crise financière subie par le pays lui impose, selon lui, d'opérer sa mue. Mustapha Guitouni a indiqué, hier, que pour faire face aux défis, les pouvoirs publics «ont décidé de revoir l'organisation de Sonatrach pour la rendre plus efficace de façon qu'elle puisse répondre aux problèmes de l'heure». Selon lui, il serait nécessaire de réorganiser le Groupe pétrolier public pour répondre à la conjoncture économique mondiale actuelle qui a beaucoup changé et évolué. C'est pour cela que la Sonatrach est appelée à organiser ses travaux. Les experts dans le domaine seront sollicités afin de sortir avec une nouvelle organisation qui répond aux problèmes de l'heure. La révision de la loi sur les hydrocarbures annoncée précédemment, par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, touchera également Sonatrach. Le ministre Guitouni a expliqué que la loi sur les hydrocarbures est en vigueur et que le gouvernement compte apporter quelques aménagements «sans toucher à la souveraineté du pays», notamment la règle d'investissement 51/49 ne va pas être modifiée. Selon lui, des réformes «permettront d'attirer les entreprises et les opérateurs étrangers, afin de travailler ensemble dans ce domaine».
Exportation du gaz : des tensions appréhendées
Evoquant la loi sur les hydrocarbures, le PDG de la Sonatrach Abdelmoumène Ould Kaddour a assuré quant à lui que la règle 49/51 ne sera pas touchée par la modification que compte opérer le gouvernement. «Nous n'avons pas de problèmes avec la règle 49/51, mais les taxes seront revues pour attirer des partenaires étrangers», a-t-il expliqué. «Il n'y a pas beaucoup d'argent pour financer les projets, la conjoncture internationale est mauvaise, il faut donc revoir les taxes et c'est ce qu'on va essayer de faire. La loi doit être plus attractive», a-t-il indiqué. Concernant l'exploitation du gaz de schiste, le PDG de Sonatrach Ould Kaddour a estimé de son côté qu'il faut prendre le temps de faire les études appropriées avant son exploitation. Selon lui, ceci pourrait prendre quelques années. Le PDG de Sonatrach a souligné, par la suite, que «le gaz de schiste existe, et que tôt ou tard on ira vers son exploitation». Tout de même, il préconise «de prendre les bonnes approches stratégiques pour l'exploiter, car les technologies ont beaucoup avancé».
Par ailleurs, le PDG de la compagnie pétrolière nationale a affirmé que le groupe fait face à des difficultés pour satisfaire la demande de ses clients en exportations de gaz. «La période entre novembre et mars va être difficile», a-t-il révélé, avant d'ajouter : «Mais nous trouverons les ressources pour respecter nos engagements grâce au génie de nos jeunes ingénieurs». Sonatrach, plus grande entreprise d'Afrique, compte plus de 150 filiales et emploie plus de 120 000 salariés.
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