Algérie - Revue de Presse

Ould Kablia rassure: Le recensement économique ne vise pas à espionner



On en sait un peu plus sur l'échéance à laquelle sera réalisé le recensement économique. Il devrait démarrer le premier semestre 2011 et durer 18 mois, tout au plus.

 En déplacement jeudi à Médéa, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a commenté l'installation récente du comité national de recensement économique. Une initiative bien accueillie par les opérateurs économiques mais qui visiblement semble avoir suscité quelque inquiétude dans certains milieux. C'est ainsi que le ministre a tenu à rassurer les opérateurs économiques quant à l'objectif assigné à cette instance, assurant que sa mise en place «n'est pas une opération policière destinée à espionner ces opérateurs économiques», mais revêt un caractère purement économique.

Qui produit quoi ?

Quand on sait toutes les obligations que doit remplir un véritable opérateur économique dont celle d'avoir un registre de commerce en bonne et due forme et de s'acquitter de ses impôts, on se demande ce que l'on pourrait craindre de ce recensement? Actuellement, les acteurs directs et indirects de la sphère économique en quête d'information économique restent souvent sur leur faim. Hormis le CNIS et l'ONS qui donnent, plus ou moins régulièrement, des agrégats, la récolte n'est pas toujours convaincante. A côté des organismes publics, une association comme le Forum des chefs d'entreprises a développé de louables efforts pour produire des données socio-économiques ou d'afficher son baromètre mensuel de l'activité économique, mais cela reste insuffisant. On se souvient de la période, il y a quelques années, où une forte production de pomme de terre avait entraîné le pourrissement de grandes quantités, en raison du déficit supposé d'entrepôts frigorifiques.

 Que sont devenues les infrastructures du secteur public? Ont-elles été privatisées? Qui les détient aujourd'hui ? Trois personnes posséderaient, aujourd'hui, les aires de stockage frigorifiées. Ces données sont à vérifier, comme celles concernant, par exemple le secteur des mines. Ces dernières années, ce secteur a été privatisé. De nombreuses mines ont été mises en adjudication et remportées par des entrepreneurs. Que produisent-ils ? Combien de personnes emploient-ils ? Où va leur production ? Ces questions et d'autres éclaireront certainement la réalité de ce secteur, aujourd'hui. On parle beaucoup, ces derniers temps, du secteur privé pharmaceutique. Quelle est sa consistance ? Que produit-il ? Exporte-t-il ? Qu'écoule-t-il localement ? Combien d'emplois a-t-il créés ? Sa visibilité n'est pas évidente pour tous, même pour d'autres opérateurs économiques qui par exemple fabriqueraient de l'emballage ou des fioles.

Qu'est devenue Alfreix ?

Dans un passé récent on se souvient que des responsables de Renault, avaient justifié leur choix du Maroc, pour y installer une plateforme de production de véhicules de tourisme, par l'absence en Algérie, d'un réseau d'équipementiers automobiles. Quelques voix locales se sont élevées pour dire le contraire, mais sans pouvoir étayer leurs propos. A-t-on des fabricants de courroie, de filtres à air, de filtres à essence, de jantes et autres pièces détachées en mesure d'être intégrées dans la production d'un véhicule de tourisme. Aucun acteur économique national crédible n'a été en mesure de le soutenir. Qui, par exemple, sait ce qu'est devenue la société Alfreix, un fleuron du secteur privé d'alors, qui produisait notamment des plaquettes de freins et en exportait une partie vers la fin des années 80 ? On s'achemine donc vers la constitution d'une base de données économiques nationales ce qui comblera un vide unanimement constaté.

 Le conseil de recensement économique devrait être opérationnel «à partir du 1er trimestre 2011», a annoncé à Médéa, M. Ould Kablia, soulignant que l'opération de recensement va s'étaler sur une période de 12 à 18 mois et sera confiée à des agents recenseurs qualifiés. Le ministre de l'Intérieur a souligné qu'il «est un outil de travail indispensable pour suivre l'évolution économique du pays, pour l'orientation de l'investissement et la maîtrise des données économiques». «Sa mise en place sera d'un grand bénéfice pour les opérateurs économiques…» a-t-il souligné.


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