Ould Kablia promet l'éradication totale du commerce parallèle avant la fin 2013 Un Ramadhan sans informel

Tout en faisant cette promesse, le ministre de l'Intérieur tente de convaincre que cette opération de résorption de l'informel se déroule sans encombres.
Après les regroupements des walis des régions du Centre, du Sud et de l'Est, c'était hier au tour d'Oran d'accueillir le regroupement régional de 13 walis de l'Ouest, en présence du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, accompagné des ministres du Commerce, de l'Industrie de l'Agriculture, de l'Habitat ainsi que du directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani El-Hamel.
Le programme de travail pour ce regroupement était identique à celui établi lors des précédentes réunions à savoir, un bilan des opérations d'éradication des commerces informels, l'hygiène publique et la réhabilitation du secteur public, la distribution des logements, la relance de l'investissement industriel et agricole et enfin la lutte contre la criminalité.
Le ministre de l'Intérieur, qui invitera la presse à assister à l'ensemble des discussions sur ces dossiers, tentera d'emblée de faire une sorte de mise au point en expliquant justement à l'endroit des journalistes ce vers quoi tend cette grande opération de lutte contre les commerces informels : 'Quand je parle de résorption de l'informel, cela ne veut pas dire que nous allons engager un bras de fer, une opération coup-de-poing, il n'en est rien. Il s'agit de recaser tous ces gens pour leur permettre d'exercer une activité commerciale reconnue." Plus loin, le ministre insistera pour dire qu'aujourd'hui il faut profiter 'du choc psychologique ; les citoyens ont bien accepté cette opération, il faut que tout soit bien en place. Pour le prochain Ramadhan, l'informel sera fini, ce sera une page tournée et réglée de manière définitive !". Alors que le ministre du Commerce rappellera à l'attention des walis la stratégie et la politique du gouvernement pour réorganiser la sphère commerciale avec la mise en place d'un schéma national des infrastructures commerciales, entre rénovation des anciens marchés ayant coûté quelque 7 milliards de dinars et les nouvelles réalisations de marchés, le ministre de l'Intérieur n'a pas omis de rappeler le bilan du fameux programme présidentiel des 100 locaux commerciaux. En effet, alors que 10 milliards de dinars du budget de l'Etat ont été débloqués pour mener à bien les programmes de réalisation de marchés de proximité où des locaux commerciaux, appelés à être affectés et redéployés pour ceux qui occupaient la sphère informelle, le ministre évoquera ce programme des 100 locaux commerciaux par commune : 'À chaque fois que le Président m'interroge sur ce que sont devenus les 100 locaux commerciaux par commune, j'ai honte de répondre", dira ce dernier. Et d'avouer encore que sur 117 000 locaux commerciaux réalisés, seulement 74 000 ont été attribués et certains non exploités, annonçant des enquêtes sur ce dossier.
Et pour répondre à la demande de locaux commerciaux, avec le redéploiement de milliers de personnes versées dans l'informel, 1 512 zones d'informel ont été recensées, Daho Ould Kablia a décidé, en accord avec le ministre de l'Habitat, de faire réserver tous les locaux des rez-de-chaussée des immeubles et logements existants ou programmés : 'Nous allons réserver tous les locaux des rez-de-chaussée et trouver une formule pour les attribuer que ce soit pour des activités commerciales ou l'installations d'équipements de proximité. Nous allons les vendre directement, ou par consultation restreinte et les prix seront administrés."
Pour le ministre de l'Intérieur, qui a affirmé qu'un large éventail de solutions est possible, il admet en retour que la situation d'aujourd'hui est née 'd'une absence de l'Etat" et que ce qui est débattu aujourd'hui relève de 'la mission des collectivités locales, il ne faut pas seulement que l'on soit objet de pression ou que l'on se laisse déborder", dira-t-il en conclusion sur ce premier dossier. Les walis présenteront à tour de rôle le bilan chiffré au niveau de leurs circonscriptions respectives. D'ailleurs, les autres dossiers inscrits à l'ordre du jour devaient être abordés jusque très tard dans la journée d'hier.
D. L