Algérie

Ould Kablia l'a déclaré jeudi à l'APN 'Il n'y a pas de place pour 50 partis'



Ould Kablia l'a déclaré jeudi à l'APN                                    'Il n'y a pas de place pour 50 partis'
Le ministre de l'Intérieur justifie son rejet du système dit 'déclaratif' qui déboucherait, selon lui, sur une scène politique pléthorique, mais il défend dans le même temps l'administration accusée par certains députés d'ingérence dans les affaires internes des partis politiques.
'Le débat suscité par certains autour du fait d'écarter l'administration de l'organisation, de la gestion et du suivi de l'opération électorale vise l'effondrement à la fois de l'administration et de l'Etat. C'est une vision à l'image du marxisme qui prône le dépérissement de l'Etat en parlant d'une utopie de l'Etat.' C'est ce qu'a indiqué, jeudi, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, en réponse aux interrogations des députés sur le projet sur les partis, qui avaient douté de la neutralité de l'administration algérienne dans l'organisation des élections.
'On sait où ont mené ce genre d'expériences dans d'autres pays', tente de justifier le ministre de l'Intérieur, avant de préciser que l'administration a pour rôle seulement 'd'accompagner les partis dans l'obtention de l'agrément, sans pour autant s'ingérer dans leur gestion et organisation, tout en accordant le maximum de prérogatives aux militants et adhérents aux formations politiques pour gérer leurs affaires'. Et de préciser, compte tenu de la récurrence des questions des députés à propos de l'administration : 'Elle est un mécanisme du pouvoir exécutif, est habilitée par la Constitution à prendre en charge les questions liées aux affaires des citoyens, à la sécurité publique, au service public, aux questions socioéconomiques, au développement humain et à l'application des lois et des réglementations.'
Enchaînant sur la revendication de la création de partis sur la base d'un système déclaratif, le ministre de l'Intérieur, qui s'est étonné d'une telle exigence, a indiqué : 'Je ne connais aucun pays qui permet la création de partis politiques sur la base d'un système déclaratif. Ce serait un raccourci trop dangereux et complètement illégal.' L'adoption du système déclaratif 'ouvrirait la voie à la confusion et à l'anarchie', argumente-t-il, avant de préciser que 'cela ne veut nullement signifier que nous sommes contre la création de nouveaux partis, mais cela doit se faire sur la base de critères que le Parlement aura à définir'. Intervenant en réponse aux exigences de députés revendiquant la constitution de dizaines de partis en Algérie, le ministre de l'Intérieur a rappelé que 87 partis avaient vu le jour après la promulgation de la loi sur les partis en 1989, relevant qu'il n'en restait plus que 27 après amendement de la loi de 1997.
'Les autres sont morts d'une mort naturelle', a-t-il lancé sur un ton ironique. Et d'interroger : 'Dans quel pays a-t-on vu plus de 15 partis '' Et de répondre : 'Il n'y a pas de place pour 50, 70 ou 100 partis qui parlent le même langage.' 'Tous parlent de Novembre 1954, de la justice et de l'équité, mais comment vont-ils réaliser cela '' se demande-t-il. Interrogé, en outre, sur le nombre de demandes de création de partis que son ministère a reçues,
M. Ould Kablia les a estimées entre 15 et 20. 'Il y a des demandes accompagnées de dossiers et d'autres qui sont l'émanation d'une volonté de création', a-t-il précisé. Sollicité à propos de la possibilité pour des repentis de constituer un parti, le ministre de l'Intérieur a indiqué que 'ceux qui ont commandité des actes ayant mené à la tragédie nationale, au même titre que ceux ayant commis des crimes, ne seront pas autorisés à créer de partis'. Et de préciser : 'Il y a également des repentis qui ont des choses à se reprocher. Ils ne peuvent pas créer de partis, mais s'ils veulent adhérer à un parti, la question sera examinée au cas par cas.'
Concernant les amendements du projet de loi qualifiés par certains députés de superficiels et qu'il y a eu déviation des orientations du Président, M. Ould Kablia a indiqué qu''il n'y a pas de modèle universel de parti. Le changement intervient dans un but de corriger ou de conforter ce qui est énoncé dans la loi précédente et que chaque pays a ses spécificités ; l'Algérie a franchi d'importantes étapes dans le cadre du pluralisme et de la démocratie'. Au sujet des délais impartis à l'agrément de nouveaux partis politiques,
M. Ould Kablia a fait remarquer que le délai de 60 jours fixé dans la loi organique peut être réduit 'à une semaine ou à un jour, ou même à une heure au cas où le dossier d'agrément remplirait toutes les conditions requises'.
NADIA MELLAL


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)