Photo : Sahel
Par Samir Azzoug
Moins d'une semaine après le lancement officiel de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, rappelle les enjeux de cette épreuve et astreint l'administration et les institutions en charge de l'organisation à assurer son déroulement dans les meilleures conditions. «Ces législatives sont la première expression des réformes politiques engagées par le président de la République», soutient-il lors d'une rencontre avec les walis et les cadres de son département, organisée jeudi dernier à Alger. «Vous êtes porteurs d'un message politique et historique chargé de signification, qui contribuera à la réhabilitation de la relation de confiance entre l'Etat et le citoyen. Une relation de confiance qui se mesurera à l'aune de la participation du plus grand nombre de citoyens», lance-t-il à leur adresse. Ainsi, le ministre de l'Intérieur, après avoir énuméré les réformes politiques «en phase de concrétisation» amorcées après le discours du président de la République le 15 avril 2011, lie l'adhésion du peuple à cette démarche réformatrice au taux de participation des citoyens à l'échéance du 10 mai. Devant cette épreuve délicate, Ould Kablia engage les walis et cadres de son département à assurer le bon déroulement de ce test en insistant sur le respect de la législation, la transparence, l'équité, l'impartialité et le contrôle. «Il vous est demandé d''uvrer dans la transparence et l'impartialité. Et d'assurer les conditions d'une élection exemplaire avec intelligence et efficacité», prône-t-il. Sur le plan pratique, le ministre ordonne l'application stricte des mesures légales, le soutien et la collaboration avec les Commissions de surveillance des élections, la remise des PV aux représentants des candidats, le scellement des urnes, l'usage de l'encre indélébile pour les empreintes, la disponibilité du matériel électoral, le respect des ordres des listes électorales, la facilitation du travail aux organes de surveillance et représentants de candidats, la prise en charge des représentants des candidats aux centres et bureaux de vote (assurer la restauration et le transport), la disponibilité des moyens de communication et de télécommunication, la mise en place des dispositifs sécuritaires nécessaires et la garantie de l'inviolabilité des urnes. Le ministre de l'Intérieur annonce 21 664 354 électeurs et électrices constituant le corps électoral pour les prochaines législatives, ce qui représente près de 60% de la population algérienne. 20 673 875 électeurs ont été recensés au niveau national (soit 95,43%) et 990 470 (4,57%) parmi la communauté nationale à l'étranger. La répartition du corps électoral par genre fait état de 11 772 792 (54,34%) d'hommes contre 9 891 553 (45,60%) de femmes. Le nombre de centres de vote est de 11 520. Celui des bureaux de vote est porté à 48 546, dont 217 itinérants (soit 0,45% ciblant 150 000 électeurs). L'encadrement de ces élections se fera par 404 167 éléments répartis entre les centres, les bureaux de vote et les commissions électorales. S'agissant des observateurs internationaux, le ministre compte 10 observateurs délégués par l'ONU, 250 par l'Union africaine, 110 par la Ligue des Etats arabes, 20 par l'Organisation de la conférence islamique, 150 par l'Union européenne, 9 par le National Democratic institute (ONG) et2 indépendants. Soit un total de 551 observateurs. Les statistiques présentées par Ould Kablia fixent le nombre de candidats aux élections du 10 mai à 24 916 (dont 7 700 femmes, soit 30,90%) contre 25 800 dossiers déposés. Le nombre de listes de candidatures officiellement retenues après expiration des délais de recours judiciaires est de 2 038 (contre 2 053 déposées) dont 1 852 sous l'égide de partis politiques (50 par alliance) et 186 indépendantes. S'agissant des partis politiques, 44 se présenteront à ces élections, dont 21 agréés depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi organique relative aux partis politiques (février 2012). Pour les besoins de la campagne électorale, l'Etat met à leur disposition 2 174 salles fermées, 1 040 stades et 1 128 places publiques à travers le territoire national. Dans son intervention, le ministre de l'Intérieur rappelle la constitution de la scène politique nationale avec ses 28 partis agréés sous l'ancien régime juridique, dont 4 non autorisés à activer et 21 agréés récemment. Il annoncera que 24 dossiers de création de partis politique sont en cours de traitement et 11 autres ont été refusés. Dahou Ould kablia amorce la conférence de presse, animée à la suite de la rencontre avec les walis et cadres du département, en déclarant : «Je sais qu'il y a un grand nombre de contentieux avec la Commission de surveillance des élections et les partis politiques particulièrement sur la confection des bulletins de vote et les mécanismes de la représentation féminine.» Il expliquera, concernant les bulletins, qu'ils ont été élaborés de manière «logique» et pour éviter toute «discrimination». «Des numéros tirés au sort par la Cnsel tel que convenu seront portés sur les bulletins des partis et des lettres arabes pour les candidats indépendants». S'agissant de la représentation des femmes dans l'Assemblée, le ministre précise que les quotas ont été rendus publics (50% pour la communauté à l'étranger, 40% pour les partis ayant remporté plus de 32 sièges, 35% pour 14 sièges et 30% pour 5 sièges). Quant aux mécanismes, une circulaire sera élaborée par les ministères de l'Intérieur et de la Justice à cet effet. Interrogé sur le droit d'accès des partis politiques, candidats et observateurs au fichier électoral, le ministre rappelle qu'ils peuvent le demander auprès des APC et de la Direction générale de la réglementation. «Le fichier est remis à la demande. Ils n'ont qu'à faire la demande et celui qui refusera de le leur donner risque des sanctions extrêmement graves.» Revenant sur les réclamations de la Cnsel, le ministre déclare : «Il y a des problèmes importants. Mais il ne faut pas qu'elle se noie dans les détails et les petites interférences des partis et des citoyens.»
S. A.
60 000 policiers mobilisés pour les législatives
En marge de la rencontre avec les walis, le directeur général de la Sureté nationale, Abdelghani Hamel, informe que plus de 60 000 policiers seront mobilisés pour l'opération sur les 170 138 que compte la Dgsn. «Nous ferons appel aux stagiaires qui sont actuellement en formation», précise-t-il en assurant que le dispositif sera prêt dix jours avant l'échéance.
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Posté Le : 20/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S A
Source : www.latribune-online.com