En plus de sa décision d'un programme additionnel au profit de la wilaya
de Tamanrasset, le président de la République a chargé son ministre de
l'Intérieur et des Collectivités locales de s'entretenir avec les notables des
régions du Sud sur la nécessité de sécuriser les frontières du pays.
C'est enfin de compte Dahou Ould
Kablia qui doit se déplacer aujourd'hui à In Guezam pour rendre visite aux
gardes frontières, aux services de sécurité, de douanes et aux diverses
structures y afférentes situées dans les coins les plus reculés du sud du pays.
Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a été chargé par le
président de la République de s'enquérir de ce qui se passe au niveau des
frontières sud de l'Algérie en ces temps d'insurrection sur les territoires
libyens sur fond de guerre des alliés. Il l'a aussi instruit de rencontrer les
notables de ces régions, de faire le point avec eux sur les évolutions des
situations et aussi de les informer sur ses dernières décisions en matière de
désenclavement, de développement et de réalisation de divers projets dans des
sites de vie et agglomérations qu'elles soient anciennes ou nouvelles.
«Je discuterais avec les
différents services de sécurité et de contrôle au niveau des frontières mais je
le ferai aussi avec les notables, habitants de ces régions qui doivent
comprendre que la sécurité de leurs villages dépend d'eux en premier ordre»,
dit Ould Kablia aux journalistes qu'il a réunis hier à Tamanrasset après le
départ du président. Le ministre de l'Intérieur explique qu'«il est connu que
l'armée utilise des moyens importants pour assurer la sécurité des frontières
mais les relations de voisinage entre leurs habitants sont importantes pour les
sensibiliser sur les problèmes de sécurité et de les inciter à s'entraider
puisqu'ils sont les premiers à savoir ce qui se passe ou pourrait se passer
chez eux et dans leurs entourages». Ould Kablia tient à souligner que «je suis
peut-être le premier ministre de l'Intérieur qui visite Tinzaouatine, Bordj
Badji Mokhtar et Deb Deb. Il y a un problème politique et sécuritaire à nos
frontières. Ce qui se passe chez nos voisins nous intéresse, on n'a pas le
droit de s'y ingérer mais on remarque que les frontières se vident en raison
des problèmes d'insécurité, il y a des terroristes qui essayent ou qui ont
essayé de s'infiltrer dans nos frontières, il faut de la vigilance».
«Ils sont convaincus !»
Le ministre insiste sur le fait que la sécurité des régions du Sud et des
frontières dépend aussi de ceux qui y vivent. «Nos intérêts pourraient être
touchés, on doit tous se préparer pour les défendre», affirme-t-il. Le ministre
explique que l'Etat compte plus sur la collaboration des autochtones de ces
régions pour s'armer de la vigilance qu'il faut et échanger les informations
nécessaires à cet effet. «Ils en sont convaincus», rassure Ould Kablia.
Le ministre a tenu à préciser que «ses rencontres avec les élus, c'est
une chose et celles avec les notables, c'est une autre chose». Il souligne que
«à leur demande, j'ai reçu un certain nombre de notables des régions du Sud et
ceux qui m'ont reproché de n'avoir pas rencontré les véritables représentants».
Alors, ajoute-t-il, «je n'ai pas à reconstruire la pyramide des Touaregs pour
savoir qui les représente ou pas, je leur ai fait savoir qu'il y a des projets,
on n'a pas eu de discussions entre nous parce que ce sont les responsables
locaux qui en décident».
Interrogé sur le nombre de clandestins aux frontières sud du pays, il
avoue que le nombre exact n'est pas connu mais, dit-il, «ils se comptent par
milliers, on les renvoie chez eux, on en a refoulé 1500, mais c'est un cercle
vicieux, comme ils ne sont pas pris en charge de l'autre côté, ils reviennent».
Le ministre précise qu'on en compte «plus de 30 nationalités y compris d'Asie».
«C'est quelque chose de gigantesque !»
Avant de répondre aux questions des journalistes, il a présenté le
programme additionnel que le président a décidé au profit de la wilaya de
Tamanrasset. Doté d'une enveloppe de 16, 851 milliards DA, le programme en
question se compose de 64 projets dans la santé, l'éducation, l'enseignement
supérieur, l'eau, la jeunesse et sports et quelques infrastructures
spécialisées. «Ce projet va transformer le cadre de vie de Tamanrasset», dit le
ministre à propos du mégaprojet de l'eau inauguré hier par le président. Pour
lui, «c'est une révolution sur le terrain avec le potentiel de l'eau qu'on a
(400 milliards de m³ par an). C'est quelque chose de gigantesque !» «Il fait
savoir qu'il a été décidé alors de construire 4 nouvelles agglomérations avec
toutes les infrastructures de base nécessaires. Les conduites d'eau avec en
parallèle la fibre optique, on a décidé de créer un village à chaque station de
pompage, la route liant Tam à In Salah ne sera plus vide».
Les études de ces nouvelles
réalisations et aussi pour la réhabilitation d'anciennes agglomérations
coûteront 3 milliards DA. «En parallèle, on procédera à plusieurs opérations de
logements ruraux, de salles de diverses activités, des annexes administratives,
des locaux spécialisés en transmission et énergie, une gare routière, une piste
d'atterrissage de 1200 m pour les petits appareils», fait-il savoir.
Le 2e volet du programme prévoit
le développement des zones frontalières sur la base de la création de plusieurs
projets hydrauliques, 4 salles de lecture, 9 antennes administratives, 10
ambulances médicalisées tout-terrain, en plus de projets agricoles pour un
montant de 1,668 milliard DA (la réalisation de barrages, de petits élevages
pour 200 familles). Sans compter les projets d'artisanat, des terrains de
sport, 7 piscines dont une olympique à Tam. Le 3e volet comprend le bitumage de
la route reliant Silet à Tinzaouatine sur 370 km dont la 1re tranche coûtera 3
milliards DA sur un total de 4,7 milliards DA qui ont été affectés sur le
budget 2010. Le ministre affirme par ailleurs que d'autres projets sont prévus
pour des génératrices d'électricité et les énergies renouvelables. «Ces projets
ont été retenus selon les demandes exprimées par les PAPC, le wali et
l'assemblée de wilaya», dit le ministre. Sur une demande équivalant à 20
milliards DA de projets, le président a retenu pour l'équivalent de près de 17
milliards parce que, explique Ould Kablia, «il y a eu des propositions de
projets doublants ou complémentaires». A propos des gardes communaux, c'est,
dit-il, «un corps paramilitaire dont la discipline est exigée, ceux qui se
mettent en dehors de cette logique, ils ont raté leur insertion dans les corps
de sécurité». A propos de la promotion du tourisme, le ministre a expliqué que
«l'Etat n'investit pas dans ce secteur, nous encourageons les privés à le
faire». Les zones d'exclusion du Sud pour les touristes étrangers seront
maintenues, selon lui parce que, dit-il, «on ne peut pas s'aventurer, le
kidnapping nous posera de gros problèmes». Il estime que ces zones doivent être
bien sécurisées. Comme c'est le cas des zones pétrolifères dont la sécurité est
assurée par les firmes internationales notamment américaines.
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Posté Le : 06/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Envoyée Spéciale A Tamanrasset: Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com