Algérie

OULD KABLIA DÉFEND LES «MALGACHES» ET AFFIRME



Dahou Ould Kablia, ancien ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, présentement président de l'Association des anciens du Malg – malgaches – (ministère de l'Armement et des Liaisons générales) une structure de l'ALN ; considéré, à un moment, comme un pilier du gouvernement de Bouteflika, se démarque, c'est une évidence, de la politique actuelle de ce gouvernement.Le leader des anciens du Malg était, ce jeudi, l'hôte de l'université M'hamed-Bougarra de Boumerdès (UMBB) où il a animé une conférence à l'occasion du 19 Mai, a dit quelques-unes de ses vérités.Le Malg a été, rappelons-le, un point de chute de beaucoup d'étudiants qui avaient répondu à l'appel du FLN-ALN pour rejoindre la Révolution. Une fois sollicité, l'ancien ministre de l'Intérieur n'a pas manqué de lancer quelques insinuations lourdes telles celles-ci «aucun malgache n'est ou n'a été impliqué dans la corruption ou des malversations», «l'insécurité et l'instabilité menacent le pays».Au cours de sa conférence devant les étudiants, Ould Kablia a cité les postes stratégique au sein de l'Etat occupés par les éléments issus du Malg – il est question de 3 DG de télévision, de 4 commandants de la Gendarmerie nationale, de responsables de la Sûreté nationale, de généraux, de 20 ministres et 3 chefs de gouvernement — nous avons saisi l'occasion pour ouvrir une brèche et lui arracher quelques confidences.Vous avez établi un listing des postes stratégiques de responsabilité occupés par les anciens membres du Malg, quel bilan faites-vous de cette gouvernance depuis 1962 à ce jour ' «De toute manière, la nature du régime est une nature autoritaire. Donc, de ce fait, le pouvoir de décision appartient à un groupe très restreint autour du chef de l'Etat. Nous étions (les malgaches, ndlr) des commis de l'Etat ou plus exactement des technocrates. Le pouvoir de décision nous n'appartenait pas.»Nous le relancions sur le fait que ses anciens compagnons membres du Malg ont eu à gérer des services importants au sein de l'armée ou des autres corps des services de sécurité. «Soit, ils ont géré mais sur orientations et directives. On n'avait pas la faculté d'initiative ou de faire ce que l'on voulait ou ce que l'on jugeait bon pour le pays et c'est pour cela que l'on est arrivé à une impasse», lâchera-t-il.'et de poursuivre : «Beaucoup de gens commentent l'actualité et cette actualité pose problème.» Du coup, nous l'avons sollicité pour nous livrer précisément son appréciation sur la situation actuelle du pays. «Le Malg n'est pas le pouvoir. Beaucoup de gens confondent, en effet, entre le DRS et le Malg. C'est tout à fait deux choses différentes. Le DRS ou la Sécurité militaire sont effectivement issus du Malg mais les objectifs étaient différents. Dans un état indépendant, les impératifs sécuritaires visaient la sécurité intérieure, c'est-à-dire que le pouvoir se protégeait contre ses propres citoyens. Tandis que nous (le Malg, ndlr), nous étions un service de renseignement directement orienté vers la connaissance de l'ennemi pour voir ce qu'il a dans les domaines militaire ou politique afin de le combattre.»Revenant à l'actualité, il dira : «Il y a beaucoup de flou. Un pouvoir doit être en fait une force qui sait ce qu'elle fait, une force qui sait où elle va. La question reste posée.»Pour lui, par orgueil, Bouteflika ne laissera personne décider à sa place. «Personne ne peut avoir la preuve que le Président ne décide pas. Je ne suis pas de cet avis. Je pense que le Président est soucieux de son statut de chef. Il ne laissera pas les autres décider à sa place», rétorquera-t-il à l'opposition qui affirme que le Président ne gère plus les affaires du pays. Des interrogations et des inquiétudes. C'est ce qu'inspire l'avenir immédiat du pays au leader des malgaches. «Je m'interroge sur l'avenir du pays. Je suis de nature optimiste mais je ne peux m'empêcher de m'interroger. Je souhaite le grand bien à ce pays parce que les dangers sont réels.»Un confrère revient sur l'affirmation de l'invité de Boumerdès au sujet de la bonne conduite les malgaches qui ne seraient pas impliqués dans des dossiers de corruption ou de détournement. «Cette probité vient de notre formation et de l'éducation de ceux qui composaient le Malg. Ce collectif fonctionnait avec des valeurs. Nous avons servi le pays avec loyauté et nous sommes restés fidèles à ce principe.»L'ancien ministre insiste sur l'insécurité et l'instabilité qui menacent le pays et de préciser : «Moi, je ne crois pas trop à la main de l'étranger. Ils nous ont fatigués avec ce slogan creux. Le mal est en nous. Eliminons nos tares et tout marchera bien et je dis aussi que c'est à la jeunesse de prendre son destin et celui du pays en main.»


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