Algérie

"Oulach le vote, oulach!"



Des slogans scandés à tue-tête
Il y a lieu de préciser, en outre, que les trois langues (kabyle, arabe et française) ont été utilisées hier par les marcheurs pour exprimer leurs revendications.
Le rejet de l'élection présidentielle, prévue le 4 juillet prochain, a été sans doute le message le plus fort et le plus récurrent qui a été exprimé, hier, par les milliers de manifestantes qui ont marché dans la ville de Tizi Ouzou pour le quatorzième vendredi consécutif. Le message a été clair: pas d'élection avant que toutes les figures de l'ancien système ne quittent le pouvoir dont les fameux «B»: à savoir Abdelkader Bensalah (président de l'Etat par intérim), Noureddine Bedoui (Premier ministre) et Mouad Bouchareb (président de l'Assemblée populaire nationale-APN). C'est une condition sine qua non pour pouvoir aboutir à moyen terme à une élection présidentielle véritablement libre qui empêcherait le régime actuel de rebondir de nouveau.
Ce sont en somme les déclarations faites par quelques manifestants lors de la marche d'hier à Tizi Ouzou qui ont démarré, comme d'habitude, au milieu de l'après-midi à partir du portail d'accès principal du campus de Hasnaoua de l'université «Mouloud-Mammeri». Comme de coutume, les manifestantes et les manifestants étaient munis de drapeaux algériens, de drapeaux berbères, de pancartes, de banderoles, etc. Les mots d'ordre sont presque restés les mêmes, hier, avec une prévalence remarquable des slogans ayant trait au refus du maintien de l'organisation de la présidentielle pour la journée du 4 juillet 2019.
Le parcours habituel des marches qui ont lieu à Tizi Ouzou, depuis le 22 février 2019, a été alors emprunté par les manifestants: le boulevard «Lamali-Ahmed», le boulevard «Abane-Ramdane» et le boulevard «Larbi-Ben Mhidi». Les manifestants ont également brandi des portraits du Rebelle, Matoub Lounès, ainsi que des extraits de ses chansons dont celui qui est le plus en vogue depuis le 22 février 2019, à savoir «Pour une Algérie meilleure et pour une démocratie majeure».
D'autres mots d'ordre, nouveaux, sont apparus hier comme «Etat démocratique et non militaire», «ulach le vote Ulach», «Tous ensemble pour bâtir la démocratie et l'Algérie de demain», «Dégagez, le seul héros, c'est le peuple», «Ya lîsabat, makach intikhabat», «Klitou leblad ya saraqin», «Système dégage»... En dépit de la foule impressionnante qui a pris part à la marche de Tizi Ouzou, hier, tout s'est déroulé dans le calme, on ne déplore aucun incident. Aucun dispositif sécuritaire particulier n'a été constaté dans la ville de Tizi Ouzou tout au long du déroulement de la manifestation à laquelle ont pris part même des vieilles, des enfants en bas âge ainsi que des adolescentes et des adolescents. Il y a lieu de préciser, en outre, que les trois langues (kabyle, arabe et française) ont été utilisées hier par les marcheurs pour exprimer leurs revendications.
C'est le cas aussi bien des slogans scandés à tue-tête que de ceux qui ont été transcrits sur les différentes banderoles.


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