La CAF est-elle en train d'engager un virage à 360° par rapport aux fondements qui l'ont vu naître en 1957 à Khartoum ' Tout porte à le croire avec l'avènement du président sud-africain Patrice Motsepe, un richissime homme d'affaires dans le pays arc-en-ciel, qui veut non seulement rénover mais également innover. Le tout sous la bannière de Gianni Infantino, président de la Fifa.Lors de la réunion du comité exécutif de la Confédération, vendredi au Maroc, Motsepe a fait l'annonce de la création prochaine d'une Superligue africaine des clubs. Son prédécesseur Ahmad Ahmad avait laissé un petit héritage avec le projet d'une Ligue africaine de football féminin qui a été annoncé en juin 2020 et dont les tours préliminaires seront lancés à la fin de ce mois dans les différentes zones régionales de la CAF. Pour rassurer son monde, Motsepe a mis l'eau à la bouche de ceux parmi les électeurs qui affichaient leur scepticisme en avançant que les 54 associations seront bien servies par le projet. En ce sens que la manne que générera cette épreuve de luxe aura des retombées vertueuses. Si aucune clarification n'a été fournie au sujet du format ou des clubs qui y seront engagés, le président de la CAF a assuré que les financiers existent, de même qu'il a nommé le chef du projet, en l'occurrence son vice-président et non moins président de la Fédération mauritanienne Ahmed Yahya. «Je suis très enthousiaste par rapport au fait que beaucoup de diffuseurs sont venus me voir pour me dire qu'ils veulent contribuer à la Superligue africaine», lâchait-il devant les membres du Comex de la Confédération africaine. Durant sa conférence de presse, il expliquera que «le comité interclubs évalue la situation et conseillera de manière inclusive afin que chaque pays d'Afrique bénéficie de ce projet, les bénéfices de la Superligue africaine seront partagés dans les 54 pays du continent», a-t-il dit. Il faut juste préciser que l'idée d'une ligue fermée d'excellence a été avancée par le président de la Fifa, Gianni Infantino. Si l'UEFA a repoussé toute idée de mise sur pied d'une telle compétition, elle qui a lancé pour la prochaine saison la Liga Europa Conférence, la CAF a accueilli l'«injonction» avec toute la docilité voulue. C'est bien que Motsepe joue à cache-cache en citant une partie des financiers, en l'occurrence les diffuseurs, sans les autres (banques, opérateurs de téléphonie, sociétés des services, etc.) dont l'apport est aussi important que les droits TV. Pour autant, aucune information n'a filtré à propos du profil des clubs qui prendront part à cette épreuve d'excellence. Des fuites évoquent la possibilité d'envoi par la CAF d'invitations aux clubs les plus populaires dans leurs pays respectifs, un peu comme le procédé de l'UAFA (Union arabe de football, ndlr) qui adresse des invitations à des clubs qu'elle estime les plus porteurs d'audimat à sa compétition. Des clubs algériens, qui n'avaient pas atteint les sommets dans le Championnat local sont, à cet effet, engagés par l'UAFA qui avait également réussi son ?uvre de convaincre les associations nationales et les clubs en insistant sur la forte dotation. Dans son allocution devant les médias qui s'exprimaient par visioconférence, Motsepe n'a pas mentionné de ce qui adviendra des deux épreuves interclubs existantes (LDC et CAF Cup), mais il semble bien que celles-ci soient maintenues. D'autre part, le président de la CAF est favorable à l'idée d'une Coupe du monde tous les deux ans, émise lors du dernier congrès de la Fifa. «La plus haute instance de la CAF a jugé nécessaire d'exprimer son soutien comme nous l'avons fait lors du congrès», a déclaré le Sud-Africain. Pour l'ancien président des Mamelodi Sundowns «le football africain, compte tenu des graves déficits financiers, du manque d'infrastructures et d'installations de football sur le continent, serait probablement l'un des plus grands bénéficiaires d'une Coupe du monde qui a lieu tous les deux ans». Il invoquera qu'«avoir la Coupe du monde de football tous les deux ans est quelque chose qui sera un énorme avantage pour le monde, mais plus encore pour le monde en développement et le football africain en particulier». Motsepe fera savoir par contre que la périodicité de la Coupe d'Afrique des nations seniors ne changera pas, et les tournois finaux sont prévus tous les deux ans. Il se prononcera favorablement à un changement de périodicité du CHAN, qui met aux prises des sélections constituées de joueurs évoluant dans des Championnats du continent, en annonçant que ceux-ci auront lieu «tous les trois ans», sans préciser à partir de quelle édition. La septième copie aura lieu en 2023 à Alger.
M. B.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/07/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Bouchama
Source : www.lesoirdalgerie.com