Algérie

«Oui pour le modèle économique mais pas sans volonté politique», souligne l'expert Yalaoui Union du Maghreb arabe et Union européenne



Driss Yalaoui, expert économique, estime que l'Union du Maghreb arabe (UMA) peut s'inspirer du modèle de l'Union européenne (UE) pour bâtir son système économique et réussir l'union des pays nord-africains.
Pour lui, l'aboutissement de ce projet est tributaire de l'existence d'une forte volonté politique. «Le système politique dans les pays de l'Europe et celui des pays du Maghreb est complètement différent.
Cela peut effectivement réussir à condition que les pays de la région du Maghreb dépassent les problèmes politiques et se passent de l'idée du leader et du zaîmisme politique qui caractérisent le régime politique dans les pays arabes», nous a-t-il dit à la veille d'une conférence débat prévue demain à l'Ecole nationale supérieure du journalisme et des sciences de l'information sous le thème «L'Union européenne peut-elle servir d'exemple à l'intégration du Maghreb '».
«Si on règle le problème politique, le système économique des pays du Maghreb est bon et fiable et peut aider amplement à la réussite de l'UMA», a-t-il indiqué. Selon lui, l'Union européenne est un système basé sur «l'assemblage» d'un certain nombre de pays ayant décidé d'unifier leur monnaie et d'établir des règles régissant les échanges économiques et les relations politiques.
C'est aussi un système basé sur l'entraide et la solidarité puisque les pays forts de la région apportent leur soutien et appuie politiques et économiques aux pays faibles que comptent cette forme d'organisation continentale. L'objectif de la création de l'UE est de «constituer une force globale qui puisse faire face aux puissances mondiales comme les Etats-Unis et l'Asie».
Pour M. Yalaoui, l'idée est très simple et facilement applicable sur le terrain et notamment chez les pays du Maghreb qui peuvent effectivement s'inspirer de ce modèle pour peu «qu'ils réussissent à régler les rivalités politiques existantes». L'expert conclut que la construction de l'UMA peut «permettre de constituer une grande force de négociation vis-à-vis des pays de l'UE mais également des autres forces mondiales comme les Etats-Unis et le Japon».
Les atouts dont disposent les pays de l'UMA pour atteindre cet objectif sont multiples. «Ces pays ont des potentialités et des richesses économiques énormes qui peuvent leur permettre d'être un pôle et une force économique principale et redoutable dans la région», dira
M. Yalaoui. Cela s'ajoute, poursuit-il, au fait que l'économie et les échanges commerciaux informels sont très intenses entre ces pays et sont devenues, à travers le temps, une règle fondamentale en dépit de leur interdiction par les lois des pays respectifs. «La libre circulation des marchandises est déjà une pratique courante entre les pays du grand Maghreb. Il sera question juste de la réglementer», a-t-il dit.
L'intégration du Maghreb peut réussir si les pays concernés évitent un certain nombre d'erreurs qu'avaient commis les pays de l'UE. Il s'agit là, dira M. Yalaoui, «d'éviter de faire intégrer dans l'UMA des pays à faible potentiel économique et qui peuvent constituer une charge que les autres pays sont tenus de remorquer et de sauver en cas de difficultés économiques majeures».
A ce titre, il rappelle que l'UE a fait dans «la précipitation» en faisant «soustraire plusieurs pays de l'ancien union soviétique et les intégrer dans l'UE alors qu'ils ne sont pas suffisamment solvables pour tenir dans cette nouvelle forme d'organisation et d'économie». Pour lui, «ce risque n'est pas évoqué pour l'UMA puisque les cinq pays sont connus et aucun ne présente des difficultés économiques quelconques».


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