Algérie

Oui bien sûr



Partie de rien, c?est-à-dire d?une idée globale de paix et de dialogue à laquelle tous les enfants du monde adhèrent instinctivement, la réconciliation est arrivée à tout. C?est-à-dire à un peu n?importe quoi, comme n?importe quel concept intelligent remis entre les mains des apparatchiks pour qui la seule question d?importance est de savoir à quelle heure on mange. La réconciliation est sûrement une bonne idée, mais c?est dans la forme qu?elle pose problème. Démarrée lentement, en crescendo comme une musique de fond, la campagne pour le « oui » est en train d?atteindre des sommets monophoniques, jalonnée sur les versants de purs morceaux de bois, d?uniformités de façade et d?actes d?allégeance pitoyables. Suivant les théories de l?escalade, on s?attendait donc à cette phrase qui devait normalement sortir un jour ou l?autre. Et pourtant, elle est sortie de là où on ne l?attendait pas. « Le 29 septembre au soir, après l?adoption du projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale, le peuple algérien fêtera les obsèques du terrorisme », a estimé le président de la Commission nationale pour la promotion et la protection des droits de l?homme (CNPPDH), Farouk Ksentini. Connaissant le bon sens de l?avocat, la complexité du terrorisme et le taux de chômage qui ne baissera pas vraiment le 29, on peut s?étonner. Déjà, les mots fête, obsèques et terrorisme ne sont pas faits pour être mis ensemble. De là, imaginer que comme par enchantement, juste au soir du référendum, juste après le dépouillement, le terrorisme se suicide, c?est un pas qu?un avocat, même payé par le gouvernement, ne devrait pas franchir. D?autant que le seul groupe armé encore actif, à savoir le GSPC, n?ira pas voter le 29 septembre puisqu?il est contre. L?avocat des disparus pense-t-il sérieusement que le terrorisme peut disparaître ainsi ?


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