Dans le projet de loi de finances 2020, l'Exécutif compte exonérer les start-up qui activent dans le domaine de l'innovation et des nouvelles technologies ainsi que les investissements des jeunes porteurs de projets du "paiement des différents impôts et taxes". Par-là même, le gouvernement envisage de mettre en place des "mesures incitatives, à même de leur faciliter l'accès au foncier aux fins d'extension de leurs projets". L'objectif est de les accompagner pendant la phase de lancement et de garantir, par la suite, leur développement. Les jeunes "start-upeurs" ont accueilli ces mesures avec satisfaction.Pourvu que ces décisions soient appliquées réellement sur le terrain. "Je pense que c'est une très bonne nouvelle que la loi de finances propose des avantages pour les start-up", estime Kamel Haddar, fondateur et gérant du studio start-up CasbahTech, premier du genre en Algérie, composé de 4 start-up dans le domaine de la technologie, la santé, le transport, l'éducation et la culture.
CasbahTech a levé 6 millions de dollars depuis 2018, faisant d'elle la plus grande levée de l'Algeria Tech pour une start-up early stage. "Reste à savoir quelle définition a le gouvernement d'une start-up et quels sont les avantages qu'il lui accorde de manière plus précise dans ce PLF '", s'interroge M. Haddar. Cette start-up s'intéresse essentiellement à l'économie numérique. "L'économie digitale est, au niveau mondial, le secteur le plus dynamique. Elle représentait 25% de la croissance il y a cinq ans, 30% aujourd'hui, et sa part devrait continuer à croître", souligne notre interlocuteur.
C'est pourquoi Kamel Haddar propose une exonération de charges sociales, le recrutement des jeunes Algériens formés aux métiers du digital et des taxes (IRG, IBS) pendant les 3 premières années de l'entreprise. "Nous proposons que les entreprises qui recrutent des jeunes issus des filières d'excellence spécialisées dans les métiers du digital évoquées soient exemptées de charges sociales pendant 3 ans.
Il est également primordial d'exonérer les start-up d'IRG et d'IBS dans le cas où la start-up réinvestirait 100% de ses dividendes prouvant ainsi sa volonté de développer la société et faire de la croissance", suggère-t-il. Le créateur de CasbahTech juge indispensable la création d'un fonds destiné à "subventionner, à investir des fonds propres et accorder des prêts aux entreprises du secteur". Ce fonds, financé conjointement par des organismes privés et par l'Etat algérien, viserait à soutenir les projets entrepreneuriaux les plus prometteurs. "Ces investissements permettraient d'obtenir des crédits d'impôts.
La plupart des pays conscients de l'apport du digital dans leur économie ont mis en place ce type de fonds", affirme ce jeune opérateur. L'autre proposition émise par M. Haddar est de réserver une partie de la commande publique aux petites entreprises du secteur du digital. Car, argue-t-il, les entreprises et administrations publiques algériennes vont être confrontées à de forts besoins de nouvelles technologies pour moderniser leurs services et améliorer leur fonctionnement.
Badreddine KHRIS
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Posté Le : 20/10/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Badreddine KHRIS
Source : www.liberte-algerie.com