Algérie

«Oui au cas par cas, non à l'amnistie totale»



- Quels sont selon vous les critères à  retenir pour le rééchelonnement des dettes des PME '
Avant d'opérer un rééchelonnement, il faut d'abord voir la situation de l'entreprise, faire un diagnostic pour déterminer si elle est saine ou si elle est malade. Il est évident qu'une entreprise déjà morte ne peut pas bénéficier d'un rééchelonnement. Il en est de même pour l'amnistie fiscale.
On peut amnistier des entreprises qui nécessitent par exemple une mise à  niveau et non pas toute une restructuration. Une entreprise qui est d'ores et déjà foutue, il ne sert à  rien de l'amnistier à  l'inverse d'une entreprise qui est déjà en activité. En fait, la réponse n'est pas définitive, cela dépend de la situation économique de l'entreprise. Qu'elle soit en activité ou pas, qu'elle crée des emplois et de la richesse ou non, qu'elle soit utile à  l'économie du pays ou pas.    

- Donc, selon vous, le traitement au cas par cas se justifie '

Oui, en effet. On ne peut pas décider par secteur, mais on peut décider au cas par cas. Les PME ne se ressemblent pas. On peut décider d'amnistier par exemple celles du secteur de l'agroalimentaire, mais il faut définir quelle filière.
A mon avis, l'amnistie doit permettre de soutenir les PME qui peuvent aider à  la réduction des importations et notamment la facture alimentaire. Là, où il y a un secteur qui est source de fortes importations, il est préférable de soutenir les PME qui en relèvent à  travers une amnistie fiscale, mais je ne suis pas pour une amnistie totale. C'est la même chose pour le rééchelonnement qui dépend aussi non seulement de la situation de l'entreprise, mais aussi du caractère stratégique ou pas du secteur dont elle relève.

- Mais si on prend l'exemple des entreprises publiques, beaucoup ont été assainies alors qu'elles étaient complètement finies '
Le principe de l'économie de marché c'est la non-discrimination entre les entreprises publiques et privées. Mais les deux évoluent dans le même environnement contradictoire et l'Etat a encore tendance à  faire une certaine discrimination entre le deux. Certes, en tant que propriétaire, l'Etat doit aider les entreprises publiques, mais il doit également laisser l'émergence d'un marché concurrentiel. C'est cela qui peut apporter la compétitivité. Les problèmes des entreprises publiques ne viennent pas du fait qu'elles appartiennent à  l'Etat, mais parce qu'elles échappent à  la concurrence du marché.

- L'assainissement financier des PME signifie-t-il la fin de tous leurs maux '
Le règlement des problèmes de la PME passe par la débureaucratisation et l'élimination des lourdeurs administratives. Même la conduite du processus de mise à  niveau est très lente si on compare avec d'autres pays voisins.
Dans notre système économique, il y a trop de présence étatique, alors qu'en économie de marché, il faut moins d'Etat. Il y a trop d'interventionnisme dans le système économique.           
 


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