Algérie

Ouf..........



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Ils sont seuls à être dans ce cas. Les Algériens ont, en effet, la particularité de rentrer totalement lessivés après une période de congé. Même s'ils ont l'art d'être pratiquement en congé durant l'année, et c'est surtout le cas de bien des professions habituées au débrayage impromptu à n'importe quel moment de l'année et plus particulièrement celui durant lequel elles sont censées travailler. Toutefois, il y a une vérité, la fatigue est là...bien là régulièrement, quotidiennement. Qui parmi nos concitoyens ne se rend pas à son poste de travail comme s'il allait vers un supplice physique ' L'Algérien ne connaît pratiquement pas l'entrain, mais à son corps défendant il faut également concéder à une partie appréciable, pour ne pas dire la majorité de la population, un quotidien sans doute pas difficile, mais parsemé de tellement d'impondérables que tout lui est semblable à une montagne. Cela peut commencer par un mauvais sommeil en raison du vacarme dû au(x) voisin(s), du dernier né qui a passé la nuit à brailler, des garçons qui n'ont pas arrêté d'aller et venir et entrent tard la nuit, des klaxons intempestifs dans la rue, du baroud des fêtes, des sirènes de police et d'ambulance, des pétarades de motos. Ensuite, c'est la difficulté à trouver un moyen de transport pour rejoindre le bureau, le chauffeur de taxi qui impose à ses passagers «sa» musique ou des versets coraniques, le café infect pris en vitesse dans une inextricable cohue, le système de pointage digital qui ne permet plus de tricher, l'accrochage avec l'un des appariteurs et surtout cette réunion qui n'était pas prévue avec le directeur, laquelle va être barbante comme celles habituelles. À midi, le déjeuner ne sera pas non plus un modèle de qualité, un autre café pris en danseuse parce qu'il faut slalomer entre les clients, éviter de justesse de se faire écraser par un jeune sur son vélo, mais sans pouvoir éviter le café qui se renverse sur la chemise, la chaleur ou le froid, c'est selon, à l'intérieur du bureau, de nouveau des sollicitations répétées du directeur, des documents difficiles à trouver. Et bis repetita une fois la journée de labeur terminée, sauf qu'en grande partie la même galère est faite en sens inverse. Ne pas être fatigué dans un tel décor relève du fakirisme. Le congé annuel n'ayant toujours servi qu'à des travaux de réhabilitation et d'aménagement du domicile, des vacances harassantes à force de puiser de l'eau, de chercher du carburant, une place au restaurant pour la smala, une autre au parking, un monde fou sur la plage, un parasol qui ne tient pas, un ballon qui vient tout renverser...




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