Un an après la mort massive des poissons du lac Oum Ghellaz survenue en juin 2019, la zone humide «protégée» par la Convention Ramsar' ne se porte pas bien. Le même scénario s'est répété, vendredi, dans ce lac situé à 25 km, de la ville d'Oran et à quelques encablures de la daïra de Oued Tlélat.
Les membres du bureau local de l'Organisation algérienne pour la protection et l'orientation du consommateur et son environnement (APOCE) ont été les premiers a donné l'alerte. Ils se sont déplacés, vendredi matin, en compagnie des éléments de la Gendarmerie nationale pour faire le constat de la mort massive des poissons dans cette zone humide.
«Nous nous sommes déplacés, vendredi matin, au lac Oum Ghellaz' où nous avons relevé la mort massive des poissons. Des prélèvements ont été effectués par les gendarmes et une enquête sera enclenchée pour mettre la lumière sur cette énième catastrophe naturelle. Nous avons, également, sollicité l'aide d'un expert en biologie qui nous a informé que les poissons d'eau douce de la famille des Cyprinidae, appelés communément carpe, sont très résistants dans un milieu agressif et de ce fait cette mort massive pourrait être due à un agent toxique. Nous avons déjà pris sur le fait, par le passé, une grande société agroalimentaire qui déversait impunément ces déchets toxiques dans cette zone humide pourtant protégée. L'affaire est en justice qui devra trancher sur cette atteinte à l'environnement. Nous savons aujourd'hui qu'il existe deux à trois rejets industriels, dans cette zone humide et des investigations sont en cours pour découvrir la cause exacte de cette morte massive. La direction de l'Environnement que nous avons alertée, estime que cette catastrophe serait due à la hausse de la température, mais cette justification, peu convaincante, ne peut expliquer la mort massive des poissons », affirme le SG du bureau local de l'APOCE.
Une enquête menée, l'année dernière, avait conclu que la mort massive des poissons était liée à plusieurs facteurs et notamment le retrait des eaux, dû au manque de précipitations, les fortes chaleurs et la baisse du taux d'oxygène dans l'eau. Selon ces enquêteurs, ce phénomène s'est déjà produit trois fois depuis 2014.
Il importe de noter que la zone humide d'Oum El-Ghellaz est la parfaite illustration d'une catastrophe écologique, minutieusement préparée. Déversement des eaux usées industrielles polluées, des eaux usées des ménages, de produits toxiques, installation d'une décharge d'ordures ménagères à proximité du site... La zone humide, qui est un lieu de transit pour les oiseaux migrateurs, était connue jadis par ses flamands roses et le barbeau de son lac.
S. M.
Posté Le : 06/07/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : S. M.
Source : Le Quotidien d'Oran du lundi 6 juillet 2020