Algérie

Oubliée la chanson des lendemains qui chantent



Oubliée la chanson des lendemains qui chantent
Nous sommes trop concentrés sur la politique, un peu nationale et beaucoup internationale. Mais, nous oublions un peu trop l'économie. Nous oublions surtout que nous ne pourrons pas nous en tirer sans réaliser et enraciner le tissu industriel. L'industrie, c'est l'usine. L'entreprise, c'est l'usine, bien qu'il y ait des entreprises sans usine. Il y a une différence difficile à intégrer. Quelle politique d'industrialisation dans un environnement protégé, non soumis à la concurrence et quelle politique d'industrialisation quand l'environnement est celui de la concurrence ' Une autre question. Dans un effort exclusivement étatique d'industrialisation, quelle autre voie que celles déjà expérimentées (avec bonheur) durant les années70, à savoir produits en main et clé en main. L'Etat doit bien intégrer la donnée que pour le moment, il doit pratiquement financer tout seul son industrialisation. Sans trop attendre longtemps que l'économie de marché, miracle arrive, celle qui doit prendre en charge le financement du développement en substitution à la dépense publique et à l'endettement étatique. Que se passerait-il pour ce financement si la descente aux enfers du prix du baril continuait encore et durerait deux ou trois années ' Comment aborder l'industrialisation dans ce contexte d'un monde qui s'achemine vers la régionalisation, vers la multipolarité qui ouvrirait l'espace à un plan de développement régional plutôt que national en s'appuyant sur des complémentarités dans le cadre d'une stratégie régionale plutôt que dans celui d'une stratégie d'autonomie nationale ' A part pour la petite et moyenne entreprise, dont la majorité sont des entreprises familiales qui sont réticentes au partage du capital, les grandes entreprises nationales, devant le différé de leur privatisation, ne paraissent pas encore connaître leur avenir. Autonomie de décision dans le choix de leurs engagements ' La dépénalisation de l'acte de gestion se traduit-elle par une certaine audace dans la prise de risque ' De plus en plus, le monde se régionalise et de plus en plus, la relance de la politique industrielle devient un compromis entre les pays membres. Cela devait être abordé sous cet angle en conciliant la concurrence au sein de chaque région avec l'état d'évolution industrielle de chaque pays dans la mesure où tous les Etats membres ne sont pas au même stade de développement. Cela est vrai pour l'Union européenne, cela est vrai pour des régions d'Asie, mais cela ne peut pas être vrai pour les pays du Maghreb, cela ne peut pas non plus être vrai pour les pays arabes. Dans ces deux derniers espaces, cela n'est vrai ni pour l'économie, ni pour la politique extérieure, ni pour la sécurité, ni pour les questions de défense, ni pour la création d'un espace judiciaire commun, sauf s'ils devraient se donner un coup de main pour arrêter des opposants d'un pays réfugiés dans un autre pays. La coopération est solidaire quand il s'agit de sauvegarder des régimes. Et pourtant, si on remonte dans le temps, on trouve un moment où les pouvoirs arabes installés pour toujours avaient produit des discours promettant des rapprochements à inscrire dans un processus irréversible d'union économique (et politique dans toutes les dimensions), ce qui avait entraîné des écrits fleuves dans le monde de la presse et où apparaissait comme réelle la construction d'un ensemble arabe inspiré du modèle de l'Union européenne. Que d'encre et que de salive. L'espace de libre-échange ' Le projet a été construit et il y eut même des échanges d'idées et de recommandations, à savoir la traçabilité des produits pour identifier le produit d'origine. Evidemment, tout est resté dans les textes, si bien que les jeunes qui attendaient cette concrétisation pour " y construire " leur avenir n'y croient plus du tout. C'est comme pour cette carte d'identité maghrébine annoncée par feu Kadhafi après la décision euphorique de création de l'Union maghrébine lors de la réunion de Zéralda en juin 1988. Depuis, les pouvoirs arabes peuvent bien se réunir, s'embrasser et annoncer des lendemains collectifs économiques qui vont chanter.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)