Oublié, l'article 88 '

Rien ne semble arrêter le nouveau converti dans l'opposition, Abderrezak Makri, président du MSP. Il ne manque aucune occasion pour réagir à n'importe quel événement, aussi futile soit-il. Dernière en date, son appréciation du remaniement ministériel opéré par le président de la République. Pour lui, ce remaniement n'est pas en adéquation avec les attentes de la population. Depuis que le MSP a quitté le gouvernement, son discours s'est radicalisé, encouragé par le train du Printemps arabe qu'il a pris en marche. Et c'est habillé de ce manteau d'opposant qu'il tente par ses sorties ininterrompues de faire oublier que le MSP a cautionné la politique du gouvernement depuis 1997, lorsqu'il a rejoint la coalition. Et c'est cette même politique qui est en vigueur, même s'il est souvent arrivé que certaines têtes changent.M. Makri y décèle même un risque que le dernier remaniement déteigne sur la présidentielle de 2014. Comment et en quoi ' Il ne le dit pas.
Et, à défaut d'avoir eu la chance de "squatter" une révolution, qui n'eut pas lieu en Algérie, comme les Frères musulmans en Tunisie et en Egypte, le patron du MSP demande au chef de l'Etat d'organiser la transition. Et dire qu'il réclamait à haute voix, pendant des semaines, la démission de Bouteflika ou l'application de l'article 88 de la Constitution en raison de son état de santé.
Comment peut-on réclamer le départ du Président et revenir le lendemain le "sommer" de mettre en place une transition, sachant que son mandat s'achève au mois d'avril prochain ' Il ne sera surprenant pour personne si M. Makri sort encore demain avec une autre suggestion qui contredit sa réclamation d'aujourd'hui. Evidemment, ce n'est pas une contradiction. C'est dans la nature même de l'islamisme, qui, à défaut de constance, se nourrit d'opportunisme, qui est l'essentiel de sa pratique politique.
Ne s'est-il d'ailleurs pas associé avec le FLN et le RND avec lesquels il ne partage absolument rien '
Et en attendant le prochain train, que d'autres mettront sur rail, il continuera à faire feu de tout bois. Et une place dans la transition. Pourquoi pas ' Cela ne se refuse pas !
D. B.
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