Algérie

Ouazib Mohand Améziane : "J'ai commencé à chanter par militantisme"



Décidément, l'âge d'or n'a pas de limite pour nos artistes, et le chanteur kabyle bien connu Ouazib Mohand Améziane continue, à 61 ans bien portés, à subjuguer le grand public lors de son dernier passage à la maison de la culture Mouloud- Mammeri de Tizi Ouzou. Organisé dans le cadre des soirées de Ramadhan, il a réussi un show exceptionnel face à ses nombreux fans."J'ai toujours éprouvé du plaisir à animer des galas artistiques aux quatre coins du pays, mais j'avoue que le fait de me produire à la maison de la culture Mouloud-Mammeri relève du pur bonheur, car c'est un grand privilège que de chanter face à un public toujours enthousiaste et surtout réceptif et connaisseur", nous dira Ouazib dans sa loge d'artiste en fin de spectacle. Très à l'aise sur scène et communicatif à souhait avec le public, Ouazib est un véritable virtuose du chant kabyle, lui qui sait allier la musique rythmée et la chanson sentimentale.
Né en 1958 au milieu d'une famille révolutionnaire dans les maquis de l'ALN à Bounaâmane, dans la région des Ouadhias adossée face au majestueux Djurdjura, Ouazib Mohand Améziane respire la fougue, l'énergie et l'amabilité des montagnards de Kabylie. "Certes, j'ai déjà dépassé la soixantaine, mais je suis resté jeune de c?ur et d'esprit, car je suis resté fidèle à mon premier et seul amour qu'est la chanson", avoue Ouazib qui a fêté, rappelons-le, le 19 octobre dernier, ses 40 ans de carrière artistique, à l'issue d'un gala mémorable organisé par l'Office national des droits d'auteur (ONDA) au palais de la culture Moufdi-Zakaria à Alger.
"J'ai commencé à chanter dans le groupe Imoulan de Birkhadem vers les années 1973, mais mes premières chansons diffusées à l'époque par la radio kabyle Chaîne 2 remontent à l'année 1974 dans l'émission "Le micro caché" animée à l'époque par Medjahed Mouhoub, qui est venu à Birkhadem et a enregistré deux de mes premières chansons que j'avais chantées sur scène à la salle de cinéma de Birkhadem pour les diffuser ensuite à la radio kabyle alors que j'avais à peine seize ans", se souvient Ouazib comme si cela datait d'hier.
C'est dire qu'après 45 ans de carrière exceptionnelle, l'enfant prodige des Ouadhias peut se targuer d'avoir produit un riche répertoire de plus de 400 chansons dont certains tubes ont connu un grand succès tels que Aya mkhikhiw, A Thamurthiw, Ayidurar, Al âslama su horri, Arwigh ou encore Math'vghidh pour ne citer que celles-là. Tout en excellant dans la chanson kabyle, Ouazib s'est aussi mis au théâtre radiophonique en langue kabyle aux côtés d'artistes de renom tels que Djamila, Nouara, Mehenni, Drifa, Anissa, Ammar Ouyacoub, Kaci Tizi Ouzou et Arezki Nabti.
Et à propos de sa longue carrière artistique, Ouazib avoue avec beaucoup de nostalgie et surtout de fierté que "lorsque j'ai commencé à chanter dans les années 1970, je n'ai jamais pensé à faire carrière dans la chanson kabyle, car ma préoccupation première à l'époque était de chanter en kabyle par pur militantisme pour défendre une cause juste, celle de l'amazighité, et ce, aux côtés de Mohand Ouharoun, Rabah Bellahcène et autres Lounès Kaci. À cette époque, nous avions créé une association clandestine à Birkhadem qu'on avait appelée "Afus deg fus" pour distribuer discrètement une revue aux étudiants et aux militants de la cause berbère, une revue qui me prenait beaucoup de temps pour la confectionner moi-même et la ronéotyper avec mon ami Ahcène Bahbouh". Sacré Ouazib !

Mohamed HAOUCHINE


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