Algérie

Ouassini Laredj



Ouassini Laredj
En marge du Salon du livre national à Tlemcen, l'écrivain et poète Ouassini Laredj a animé trois conférences. La première a été organisée au centre des arts et des expositions, où il a longuement parlé de son parcours littéraire depuis Sidi Boudjenane aux grandes capitales mondiales, en dédicaçant son dernier roman. La deuxième d'est déroulée à la faculté des lettres de l'université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen, sur l'état actuel du roman et la troisième au centre andalous d'Imama portant sur « L'Andalousie dans les écrits de Ouassini Laredj ». Le natif de Tlemcen a bien voulu nous accorder cet entretien.Q.O.: Parlez-nous de votre dernier roman « 2084 le dernier des Arabes »W.L.: Paru lors du dernier SILA en octobre dernier ; bien sûr avant sa parution il y a eu un débat controversé vu qu'on avait le même titre moi et Sansal. Il est paru en deux éditions algériennes et libanaises, mais pour la première fois la première édition fut en Algérie et j'en suis fier surtout que le lectorat algérien l'a bien reçu, de même que celui du Salon du Liban. On prépare la troisième d'édition en Palestine. Pourquoi trois lieux, c'est important pour moi d'être distribué partout dans le monde arabe. Hélas, il y a un problème de distribution qui est connu par les distributeurs eux-mêmes, en Algérie, donc il faut trouver des solutions, d'où la diversification des éditions. L'essentiel, notre dernier ouvrage est un débat que je lance et c'est ma contribution au témoignage d'une ère qui se termine.Q.O.: Et le prix Katara que vous avez obtenu ainsi que l'état du roman en Algérie et les prix mondiaux comme le Poker 'W.L.: C'est important qu'on se présente pour un concours car on se sent que tu n'écris pas seul, mais pour un monde qui vous écoute, qui vous lit. L'essentiel c'est qu'elle sera traduite en 6 langues (françaises, espagnoles, anglaises, chinoises et hindoues) en plus de son interprétation dramatique. Mais quelques membres de l'élite qui tapent sur les tambours en regrettant que le roman algérien n'est pas arrivé au niveau arabe. Ou vivons-nous, sur Mars ' Comment vous parlez d'une façon négative, je commence à dire qu'ils ne devraient pas être seuls sur la place culturelle, car aujourd'hui cette place est désespérée, mais à mon avis il faut réagir, car je dois donner mon point de vue et voir son empreinte sur le lecteur. D'ailleurs, j'ai lu le travail de Habib Esayah qui est un travail de haute qualité littéraire, il n'est pas sur la grande liste, il n y'a pas de problème, bien que ce texte soit important. D'où j'ai pris la décision et je me suis dit il faut que je réagisse ne serait-ce que sur le point individuel et mettre en valeur les gens qui travaillent. Justement monsieur Habib Esayah a relu l'histoire de l'Algérie avec un talent exceptionnel et a dit que cette histoire n'était pas que miel, mais tueries entre amis, il entre dans ce monde en nous faisant découvrir notre propre histoire. C'est vrai que la langue de Habib est un peu difficile, c'est vrai que sa langue et plus culturelle, donc il lui faudrait un lecteur averti, mais ceci ne diminue pas de son ?uvre, c'est un article qui va paraitre mercredi sur ‘'Elqoudss Elarabi''.Q.O.: Qu'est-ce qu'il en est de la critique littéraire en Algérie 'W.L.: La critique c'est des niveaux. Malheureusement, en Algérie à part la critique universitaire, il n'y a pas de critique. Par exemple, la critique de la presse qui devrait jouer un rôle important, le monde du livre n'existe pas chez nous. La critique universitaire s'arrête dans l'enceinte de l'université. Tout dépend de la culture du critique, hélas chez nous elle est encore orientée vers une seule voie.Q.O.: Qu'est-ce que vous pensez de ces trois conférences à Tlemcen et votre retour à cette ville qui a été importante dans votre parcours 'W.L.: Les trois rencontres étaient très excellentes, vu la diversification du public, du commun lecteur au centre des arts et des expositions, l'universitaire avec le département des langues et le spécialisé au sein du centre andalous. Aussi ce lien avec la ville, que j'ai perdu avec le temps, je l'ai retrouvé dès que j'ai foulé sa terre en rencontrant des amis, collègues de classe et cousins. Cette ville est civilisationnelle, culturelle, je souhaite qu'elle revient à son niveau d'avant, vous savez comment était cette ville. On était lycéen, et on nous emmenait au cinéma LUXE voir un film, une pièce théâtrale et en fin de soirée on nous demandait de faire un résumé du spectacle avec des débats à l'internat du lycée Benzerdjeb. Le centre culturel français présentait chaque semaine une rencontre littéraire ou artistique, le centre culturel du parti, qui n'est plus, fut un espace culturel important sur la place de Tlemcen. Maintenant Tlemcen, avec ces grands espaces culturels entre palais de culture, bibliothèque centre de recherche, centre des arts et université, doit reprendre sa place sur la scène culturelle algérienne et pourquoi pas mondiale.




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