Ouargla Des grottes pour un village touristique

Initiative - Un impressionnant projet de réalisation d'un village touristique sous forme de grottes, à la palmeraie de Hassi Miloud ,à quelques kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Ouargla est en cours de réalisation.
Ce projet portant une dénomination amazighe «Idjdagh Tour», sera partiellement opérationnel d'ici à la fin de l'année en cours. La spécificité de ce projet, qui s'étale sur une superficie de près de 5 ha, est le système de grottes creusées dans des roches immenses. Certaines sont déjà aménagées et meublées en chambres. Parmi ces grottes, selon Abdelkader Halimi le propriétaire, se trouve une première grotte âgée de plus de 200 ans «où se faisait le troc par le biais de caravanes qui venaient d'Afrique et transitaient par Ouargla», nous a-t-il expliqué.
Et d'ajouter : «Quand il commençait à faire chaud, dès le mois de mai, les habitants de N'goussa, Ksar Ouargla et Chatt par exemple, quittaient leurs maisons pour leurs palmeraies. Ils y restaient jusqu'à l'hiver dans des baraques de fortune. Une fois la cueillette des dattes achevée, ils retournaient chez eux. D'où cette dénomination amazighe ''idjdagh'' (déplacement), dite en kabyle et mozabites ''ifouagh''.» Passé de près de 700 m2 de superficie à près de 5 ha, ce lot de terrain était avant un lieu de détente familiale, selon le fils Ismaïl Halimi, qui est aussi l'un des travailleurs sur chantier. «A l'origine, cet endroit était un espace d'escapade et de repos pour mon père qui travaillait dans l'administration, une évasion. Ce sont ses amis et ses invités qui venaient souvent le voir dans cette palmeraie qui lui ont donné l'idée de transformer l'endroit en projet touristique», nous a-t-il déclaré, nous informant que cet espace, hors du commun, comptera toutes les commodités dont une piscine.
Le père a précisé que le principe des services de ses grottes sera basé sur une nourriture à 100 % bio, grâce aux espaces dédiés à la plantation de légumes et fruits, l'élevage bovin, camelin et ovin et même l'aquaculture.
Le village «grottes»,comptera selon notre interlocuteur, 25 chambres et 5 suites qui porteront, chacune, un nom amazigh local comme «ikoumar» (chambre) par exemple. «Aucune expression étrangère ou occidentale telle que ''chambre'' ou ''suite'' ne sera tolérée .
Les 5 ruelles porteront les noms des ksour de Ouargla», a renchéri M. Halimi. Cet endroit touristique, paradisiaque a vu la visite, en mars dernier, du secrétaire d'Etat du tourisme. «Il nous a donné des assurances et nous a encouragés, nous affirmant que le Sud n'avait pas besoin d'un Sheraton, mais d'un tourisme local.»
Bien que le village ne soit pas encore opérationnel à 100 %, les familles de Ouargla viennent souvent le visiter, selon le fils de M. Halimi. Même les nouveaux mariés passent, aujourd'hui, prendre des photos et la «Baraka» de la grotte.